Laura Domenge, Tristan Lopin, Kallagan et Sophia Aram s’aventurent en territoire néo-aquitain. Parfait pour faire travailler ses zygomatiques.
Laura Domenge joue les prolongations jusqu’au bout de la nuit
Pour commencer ce catalogue, non-exhaustif, de l’humour mensuel, direction le bout de la nuit ! Avec une experte en la matière, Laura Domenge. Peut-être poussée par les démons de minuit, elle est devenue au fil du temps spécialiste de l’insomnie. De quoi mieux comprendre le titre de son seule-en-scène, Une nuit avec Laura Domenge.
Une explication rationnelle qu’elle ne veut pas trop ébruiter de peur de voir son public masculin s’enfuir. « Elle se dit qu’en appelant ce spectacle comme ça elle attirera quelques galériens qui pensent qu’ils vont coucher avec elle pour seulement 20 balles et une fois qu’ils seront sur place ils réaliseront que… bah… non », peut-on lire sur le site de présentation du show.
Au programme : un humour percutant dont les remarques cinglantes font souvent mouche. Un beau lot de consolation pour qui viendrait chercher autre chose de prime abord. Qui sait, après une première fois, le 10 février du côté de Châtelaillon-Plage, voudront-ils peut-être remettre le couvert lors de son passage au festival des Fous Rires de Bordeaux en mars prochain ?
Kallagan dévale la pente de l’humour noir
Prochain arrêt à La Rochelle pour rencontrer Kallagan, comique tendance trash qui délivre son humour noir dans l’Hexagone depuis plus de quinze ans. Cet ancien animateur de Club Med ose toutes les blagues, surtout celles qui choquent l’auditoire. Un mec en « roue libre » comme le précise le titre de son dernier spectacle. Une course à l’outrance qui fait grincer sans dérailler.
Il faut dire que ce presque quadragénaire a de la maîtrise dans cet art consommé de la potacherie. Habitué du prestigieux festival du rire de Montreux, il s’est notamment fait connaître en tant que première partie de Fabrice Éboué ou Jeff Panacloc.
Participant en 2017 au Jamel Comedy Club, chroniqueur ponctuel pour la radio Rire et Chansons, l’humoriste est de la plupart les cénacles de la gaudriole en France. Sur scène, il tire à tout va. Plutôt normal pour un bougre qui a choisi son nom de scène en référence à Harry Callahan, mythique policier campé par Clint Eastwood dans le film culte L’Inspecteur Harry de Don Siegel.
Un sans-faute avec Tristan Lopin
Pas de nom de scène pour lui, ce qui n’empêche pas Tristan Lopin d’être un personnage haut en couleur ! Après des études pour devenir réalisateur et une première expérience en tant que costumier et accessoiriste, ce Parisien pure souche intègre l’école du One Man show. Suite logique, il monte rapidement sur scène.
En parallèle, il s’adonne à la confection de pastilles à caractère humoristique pour YouTube™. Le succès d’estime se transforme en succès populaire avec son premier spectacle Dépendance affective. Une renommée médiatique qui se consolide avec des passages récurrents sur l’antenne de France Inter. Pour son nouveau spectacle, Irréprochable, écrit pendant le confinement, il n’hésite pas à s’attaquer à des sujets graves et intimes comme le viol dont il a été victime à l’âge de 13 ans.
Des thèmes lourds, certes, mais que le comique arrive à évoquer avec finesse. « Quand j’entends les rires, je ressens du soulagement : ça veut dire qu’on peut en parler », explique-t-il au Parisien. Le rire comme thérapie. Servi par une écriture acérée, le jeune homme marche sur une ligne de crête entre sérieux et légèreté prouvant au passage que l’on peut s’esclaffer de tout.
Retour vers le futur pour Sophia Aram
Si la vue d’un scalpel vous épouvante, mieux vaut passer son chemin. Car si Sophia Aram revient sur les planches, ce n’est clairement pas pour faire dans la dentelle. Toujours aussi mordante, la chroniqueuse de France Inter continue de disséquer les contresens et les absurdités de notre société ; et il y a fort à faire. Le Monde d’après, son (déjà !) cinquième spectacle vise à « s’amuser avec la dinguerie d’une époque réussissant l’exploit de ressusciter les timbrés que l’on croyait oubliés et d’en inventer de nouveaux qui n’ont rien à envier aux premiers », selon ses propres mots.
Co-écrit avec Benoît Cambillard, le spectacle est aussi cru que peut l’être le sujet dont il traite incluant une certaine violence verbale. Pour cette raison, il est déconseillé d’y amener les moins de 12 ans, à moins de devoir leur expliquer beaucoup de notions dont ils doivent normalement être étrangers à la sortie du spectacle.
Guillaume Fournier
Informations pratiques
En roue libre, Kallagan,
vendredi 16 février, 21h,
Comédie, La Rochelle (17)
Une nuit avec Laura Domenge,
samedi 10 février, 20h30,
Espace Beauséjour, Châtelaillon-Plage (17).
Irréprochable, Tristan Lopin,
vendredi 1er mars, 20h30,
Théâtre Femina, Bordeaux (33).
mercredi 13 mars, 20h30,
Gare du Midi, Biarritz (64).
Le Monde d’après, Sophia Aram,
jeudi 7 mars, 20h45,
La Margelle, Civray (86).
vendredi 8 mars, 20h30,
Le Pin Galant, Mérignac (33).