D’abord formée au service en salle, Sarauken De Forges de Montagnac s’est obstinée pour poursuivre ses études dans la gastronomie. Une trajectoire qui l’a conduite de la Guinée Conakry à la pâtisserie et aux desserts de restaurants en Charente. Article issu du guide des formations 2025.
Quelques milliers de kilomètres séparent la Guinée Conakry d’Angoulême. Le voyage peut également sembler long pour passer du service en restauration à la cuisine afin de préparer d’authentiques desserts de restaurant. Sarauken de Forges de Montagnac, dite “cheffe Saran”, a accompli les deux voyages. Le premier l’a conduite en France à l’âge de 14 ans.
Des souvenirs parfumés bases d’une passion
Mais c’est auprès de sa famille, au pays, que le plaisir de la cuisine est né. Les marmites sur la braise, la cuisson lente, les purées de patates douces et le mafé poulet ou poisson… de premiers souvenirs parfumés qui ont posé les bases d’une passion.
Après avoir atterri en Charente, la jeune Guinéenne s’imagine d’abord hôtesse de l’air. La restauration prend vite le pas avec un apprentissage du service au cours d’un CAP de 2012 à 2014, complété d’une mention bar-brasserie-café, obtenue en 2015. Les premiers boulots de service s’enchaînent, bien que la cuisine reste dans un coin de sa tête. “J’ai réalisé que je ne me voyais pas faire autre chose !”, avoue-t-elle aujourd’hui.
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Une année condensée
En 2020, pour entamer sa réorientation, l’ex ex-étudiante se replonge dans un CAP Cuisine au Campus CCI Charente Formation où elle va apprendre les bases de la cuisine française. Malgré les doutes associés à un retour dans les salles de cours quand on a deux enfants à charge, Sarauken s’accroche.
Son rythme : une semaine à l’école et deux à trois en alternance. Ses entreprises : les Cuisines du Département de la Charente jusqu’à un traiteur réputé de la place d’Angoulême. Cette année unique, condensée pour sa reconversion, lui permet de travailler les techniques initiales de la gastronomie à l’école, mais aussi la cuisine moléculaire ou encore le trompe l’œil, chez elle, en autodidacte. Encadrée par des enseignants professionnels de la restauration, elle réalise que son choix la conforte. “Je suis joyeuse en cuisine, j’aime chanter et même danser, tout en restant professionnelle bien sûr !”
Elle est couronnée par son diplôme, et la tentation est grande de mettre un dernier point final aux études. Mais c’est vers un Brevet Professionnel Art Culinaire qu’elle se tourne désormais, toujours au Campus de la CCI. “J’ai réalisé que je ne me voyais pas faire autre chose !”, avoue-t-elle aujourd’hui. Enfin, elle conclut l’aventure avec une Mention complémentaire Desserts de restaurant ! Elle y trouve une autre alternance fertile, au restaurant gastronomique La Cigogne de Soyaux (16).
Tournée vers la micro-entreprise
À présent fin prête à démarrer une aventure entrepreneuriale après une formation HACCP obligatoire d’hygiène, Sarauken a tenté encore d’autres expériences, comme celle d’Objectif Top Chef. “Mon parcours m’a forcément donné des idées. J’ai démarré tout en bas, avant de finir dans la gastronomie !” Beaucoup de travail à domicile a également contribué à sa montée en compétences. “Tout n’a pas été rose dans ma trajectoire, mais j’aime la gastronomie pour ses valeurs de partage. J’aimerais transmettre cet amour et dire aux plus jeunes qu’ils doivent croire en leurs rêves.”
Riche de toutes ces expériences, Sarauken a lancé sa micro-entreprise pour réaliser des prestations, proposer des cours de cuisine, surtout de pâtisserie, ce qu’elle aime le plus. Son credo : travailler les produits frais et locaux afin de mettre en avant et valoriser le savoir-faire des professionnels de sa terre d’adoption charentaise. Si vous faites appel à la Cheffe Saran, vous découvrirez peut-être une nouvelle version de la Poire Belle-Hélène.
Une passion qui l’a même poussée à participer et remporter avec son équipe le concours des Gastronomades à Angoulême. De nouveaux signaux positifs pour la désormais définitive ex-étudiante. À moins que ?
D’autres formations pour devenir Cuisinier/pâtissier
Les CAP Cuisine sont nombreux dans la région (Lycées professionnels, lycées hôteliers, lycées des métiers, Campus des Métiers, Chambre des métiers, Greta, CFA, Universités…) Les écoles privées ont aussi la côte : Ecole Ferrandi, Campus du Lac, Institut Culinaire de France.
Cyril Champ
Article issu de notre supplément Guide des Formations 2025 à retrouver en version PDF