Vendredi 17 mars, retrouvez la piquante Billy Nomates en concert à Bordeaux. Preuve que les miracles opèrent encore, la petite protégée de Sleaford Mods est une miraculée du music business. Bonheur suprême, la voilà en concert pour la Saint Patrick à la Rock School Barbey.
✏️ Marc A. Bertin
⌛ 5 minutes
Billy Nomates, un destin (de plus) étouffé
Pour l’état civil, c’est Victoria Ann Maries, poussée en graine à Melton Mowbray, dans le Leicestershire. Désormais, c’est Billy Nomates. Un alias aussi triste que bravache. Laissons l’intéressée se présenter. « I’ve been in bands and done various bits and pieces since I was sixteen. I was in a (alt.-folk) band in Bristol in my early twenties for a few years. Before, I was always involved in projects or bands that weren’t mine and was just either fronting them or playing smaller roles. We were always on the fringes, never really took off. We had snippets of success but it always seemed to be ruined by someone getting married or breaking a leg. » Bonjour la mouise, le genre de destin que l’on ne souhaiterait même pas à son pire ennemi. Toutefois, des destins étouffés dans l’œuf, le music-hall en dégueule depuis la nuit des temps.
Pour celle qui n’avait pas encore hérité de son étrange sobriquet, le salut empruntera un chemin apparemment tortueux. 2018, direction Bournemouth, dans le Dorset, terre des Cherries, échouée sur le canapé de sa sœur, en pleine dépression post rupture. Bien lui en a aura pris, surtout quand la frangine la traîne par le mulet au concert de Sleaford Mods.
L’artiste rattrape le temps perdu
L’atrabilaire duo de Nottingham, aussi culte que coriace, exerce sur la jeune trentenaire une révélation. Ni une, ni deux, gonflée à bloc, « Billy sans potes » — finalement, le connard qui lui a lancé cette vanne était inspiré — ressort ses instruments et se remet à composer. Seule. En totale autonomie.
Afin de rattraper le temps perdu, Billy Nomates effectue son premier gig en septembre 2019 à Keynsham, Bristol, avec pour seul matériel, les 11 titres de No, autoproduction aux effluves lo-fi, electro, hip hop. Puis, un certain Geoff Barrow (Portishead, Beak>), cofondateur de l’étiquette anglo-australienne Invada Records, la rattrape par la manche et la signe sur-le-champ l’année suivante.
(Enfin) toucher du doigt la reconnaissance
Boulimique ou consciente des manques à combler, elle publie sans relâche dont un étonnant essai de reprises/relectures, Bits, où l’on croise The Stranglers, Joy Division, Fine Young Cannibals, Talking Heads, XTC, Billy Idol, Tom Jones ou encore Frankie Valli. L’anonymat semble enfin révolu. La reconnaissance promise.
Nouveau coup de théâtre en 2021, en pleine déréliction mondiale en raison d’une pandémie inédite, un tube entêtant envahit les ondes. Mork n Mindy unit Sleaford Mods et Billy Nomates. Il faut avouer qu’à force d’abreuver le tandem en démos, il était logique qu’un featuring voit le jour. La boucle est bouclée.
2023, CACTI, deuxième long format « officiel », quatrième pour les nerds, se déploie majestueusement vers des territoires évoquant autant Future Islands, Lali Puna que Black Marble. Finalement, le destin n’est pas qu’un fils de…
Informations pratiques
Billy Nomates, vendredi 17 mars, 20h30
Rock School Barbey, Bordeaux