L’été dans nos parcs (3/5). Cet été, JUNKPAGE vous propose un voyage au cœur des Parcs naturels de la région, trésors ouvert à l’année et souvent méconnus. Escale cette semaine le parc naturel de Millevaches en Limousin déroule ses plus de 3 000 km2 entre les départements de la Corrèze, de la Creuse et de la Haute-Vienne.

Quelques chiffres en préambule ? Le parc naturel de Millevaches en Limousin couvre 314 000 ha, oscille entre 400 et 1 000 m d’altitude et possède 14 sites labellisés Natura 2000. Il est composé de 7 ensembles paysagers.

A savoir, la vallée de la Vienne, le mont Gargan, le massif des Monédières, les sources (celles de la Vienne, du Taurion, de la Vézère et de la Dordogne, mais aussi la tourbière du Longeroux, la plus grande du Limousin, à 15 km au nord-ouest de Meymac, exceptionnel réservoir de biodiversité), le haut plateau creusois de La Courtine, la vallée de Haute-Corrèze avec le point culminant du parc, le mont Bessou à 976 m, et le plateau d’Eygurande. Voilà qui donne toute sa (dé)mesure.

Une faune et une flore remarquables

Le territoire tire sa richesse d’un environnement naturel diversifié : des sols granitiques aux milieux tourbeux, des petits ruisseaux aux grandes rivières — d’ailleurs, l’eau, sous forme de lacs et de sources, y est omniprésente, donnant même son nom au parc, celui des « mille sources » dérivé du celte mille vacuas —, des prairies aux forêts.

La faune y est remarquable : chat forestier, truite fario, papillons rares, moules perlières, azuré des mouillères, linotte, circaète Jean-le-Blanc, lézard vivipare ou encore la loutre d’Europe, choisie comme emblème du parc. C’est aussi une étape appréciée par les oiseaux migrateurs. On y recense 12 espèces, dont la pie-grièche écorcheur, l’engoulevent d’Europe, l’alouette lulu, la grue cendrée.

La flore, elle, offre une grande diversité : landes à bruyères, sphaignes ou drosera n’en sont que quelques exemples. En forêt, feuillus et sapins offrent encore une hétérogénéité des paysages. L’automne venu, cèpes et autres girolles viennent agrémenter de leurs parfums les plats régionaux.

La tourbière du Longeroux, paradis des loutres

Parmi les endroits à découvrir, le lac de Vassivière. D’une superficie de 1 000 ha, il figure parmi les plus grands lacs limousins. Lieu de villégiature et de découvertes, ses plages de sable fin et ses ports de plaisance regorgent d’activités nautiques.

Autre site notable, la tourbière du Longeroux, milieu biologique d’intérêt européen, situé à 900 m d’altitude sur les communes de Meymac, Saint-Merd-les-Oussines et Chavanac. Elle occupe une vaste dépression de 250 ha, où la multitude des sources et des ruisselets ont donné naissance à la Vézère. Par sa superficie, la diversité de sa flore et de sa faune et ses paysages insolites, c’est un des fleurons naturels du plateau de Millevaches. Deux sentiers permettent de découvrir ce milieu biologique, paradis des loutres.

Forêt domaniale de 10 ha, les majestueux Douglas des Farges, plantés ou semés en 1895, occupaient jusqu’au début des années 1960 une surface plus importante qu’à l’heure actuelle. L’ONF a fait cesser la coupe et a racheté le terrain en 1962 et l’on peut jouir de la présence de ces géants de 50 m.

Une vue sur les monts d’Auvergne

Au pied du massif des Monédières, voici le vaste cirque de Freysselines. Taillé dans la roche granitique, frontière naturelle entre plateaux et montagne, c’est un véritable sanctuaire de la lande : bruyères, fougères, genêts, myrtilliers et framboisiers forment un cœur végétal d’une rare diversité.

Mitoyenne entre la Corrèze et le Puy de Dôme, la vallée du Chavanon présente un véritable intérêt d’ordre paysager, géologique, écologique et botanique (flore exceptionnelle avec mélange d’espèces montagnardes et atlantiques). Son belvédère offre une vue sur les monts d’Auvergne voisins.

Le parc naturel de Millevaches en Limousin, c’est aussi un patrimoine bâti et culturel remarquable : des constructions en pierre de taille souvent agrémentées de décors (symboles religieux ou simples motifs), des ponts, des moulins, des fontaines qui parsèment les paysages. Ces éléments architecturaux sont l’histoire de la Montagne limousine ; pour chacun une anecdote pourrait être contée en occitan, la langue du pays qui elle-même est une part du patrimoine.

Rôle primordial de l’agriculture et l’artisanat

L’agriculture et l’artisanat tiennent encore un rôle primordial dans l’économie du territoire et rythment la vie du plateau. L’élevage ovin et bovin (la fameuse race limousine) est l’activité principale, mais on observe également des productions maraîchères de plus en plus fréquentes malgré le climat parfois rude.

Comme souvent, il existe plus d’une façon pour découvrir les paysages du plateau de Millevaches. À pied, en vélo, à cheval ou même en âne. De nombreux circuits de randonnées sont aménagés dans le parc naturel : du GR 440 et sa boucle de 185 km sur le plateau aux sentiers de découverte.

Parmi ces derniers, la Rigole du diable, à Royère de Vassivière, où, selon la légende, le randonneur peut voir la trace du sabot de Belzébuth sur l’une des immenses pierres, et le Mas d’Artiges, où la Creuse prend sa source. Le long de ces 11 km, on aperçoit le tilleul de Sully (en référence au duc de Sully, ministre de Henri IV) ainsi que la ligne de partage des eaux séparant les bassins Adour-Garonne et Loire-Bretagne ; un cours de géographie in situ !

Marc A. Bertin

Informations pratiques

Parc naturel régional de Millevaches en Limousin
Maison du Parc 
7, route d’Aubusson, Millevaches (19290) 

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