La Chapelle du Carmel, site dédié aux expositions temporaires du musée des Beaux-Arts de Libourne, jette un coup de projecteur sur les multiples facettes de Maurice Druon.
Le 14 avril 2009 disparaissait Maurice Druon. Inhumé dans les ruines de la chapelle de l’abbaye de Faise, il repose aux côtés de son épouse, Madeleine, morte en 2016. Acquise par le couple en 1972, cette demeure se situe à une dizaine de kilomètres de Libourne.
Maurice Druon, libournais d’adoption
Elle est aujourd’hui la propriété d’Hervé Marignac, son neveu par alliance, qui désire faire vivre la mémoire de Maurice Druon en transformant l’abbaye de Faise en lieu de résidence pour des écrivains et scénaristes francophones.
Pour l’heure, une exposition exceptionnelle retraçant la carrière de ce Libournais d’adoption se tient à la Chapelle du Carmel jusqu’au mois de janvier. Concoctée par Caroline Fillon, la directrice du musée des Beaux-Arts de Libourne, avec la complicité d’Hervé Marignac, cette dernière offre une passionnante plongée dans la vie pleine et entière de ce Gaulliste de la première heure.
Il y a Maurice Druon le romancier à succès avec Les Grandes Familles (prix Goncourt 1948) ou la saga historique des Rois maudits (1955-1977) que l’adaptation télévisée fait connaître à un large public. Encore le conteur avec le livre de jeunesse Tistou les pouces verts, son seul roman pour les enfants. Il y a bien sûr Maurice Druon parolier, avec le Chant des partisans, célèbre hymne de la Résistance française, coécrit avec son oncle Joseph Kessel dans la banlieue de Londres en 1943 sur une musique d’Anna Marly.
Trois grands chapitres
Il y a aussi le secrétaire perpétuel de l’Académie française, le ministre des Affaires culturelles (1973-1974), l’homme public aux multiples distinctions : grand-croix de la Légion d’honneur, commandeur des Arts et des Lettres sans compter la pléiade de décorations étrangères témoignant de sa notoriété internationale. Mais il y a aussi l’homme dans ses dimensions plus intimes : amateur d’art, collectionneur et ami fidèle. En attestent les liens solides, indéfectibles et complices qu’il entretiendra avec le peintre Bernard Buffet ou son oncle Joseph Kessel.
Toutes ces dimensions se retrouvent à Libourne et nourrissent un parcours distribué en trois grands chapitres associant différents prêts issus du cercle familial, du musée de la Légion d’honneur et des ordres de chevalerie, ou de la vente exceptionnelle organisée par la Maison Millon le 19 septembre 2023 (« Vente Maurice Druon. Inspirations d’un immortel, seconde partie – les souvenirs »).
Au sein de la Chapelle du Carmel, archives photographiques, tapuscrits, manuscrits et éditions originales de ses plus grands ouvrages côtoient tableaux, gravures, sculptures, mobilier, son costume et son épée d’académicien, insignes et distinctions. Parmi les pièces maîtresses : le manuscrit original du Chant des partisans, classé monument historique, ou encore le portrait de Maurice Druon peint par Bernard Buffet en 1964.
Anna Maisonneuve
Informations pratiques
« Maurice Druon, l’homme et ses amitiés artistiques »,
jusqu’au dimanche 14 janvier 2024,
Chapelle du Carmel, Libourne (33).