Avec « Sur les traces d’Aimé Bonpland », le Muséum d’histoire naturelle de La Rochelle commémore le deux-cent-cinquantième anniversaire de la naissance de ce botaniste et explorateur trop peu connu, indispensable compagnon d’Alexander von Humboldt en Amérique équinoxiale.

Il y a 250 ans, naissait Aimé Bonpland. Médecin, botaniste, ethnographe, aventurier… ce natif de La Rochelle demeure moins célèbre que son compagnon de route, le Prussien Alexander von Humboldt. Ensemble, ils ont mené une expédition scientifique de cinq ans ; l’une des plus remarquables jamais réalisées avec celle de Darwin à bord du Beagle (1831-1836) qui inspirera au Britannique le texte fondateur de la théorie de l’évolution : L’Origine des espèces.

Milliers de nouvelles espèces

Réalisée de 1789 à 1804, l’aventure de Bonpland et Humboldt les conduit dans les régions équinoxiales du Nouveau-Continent (Venezuela, Colombie, Cuba, Pérou, Mexique). Durant ce voyage, ils recensent des dizaines de milliers de végétaux. Parmi eux, des milliers de nouvelles espèces de plantes qu’ils accompagnent d’observations consignées dans un journal de bord.

Leurs notes s’accompagnent de dessins et de remarques diverses portant sur les propriétés médicinales de chaque spécimen, leurs usages sans oublier les paramètres environnementaux (température, pression atmosphérique, orientations, etc.) des endroits où les plantes ont été enregistrées.

Une approche qui les place à l’avant-garde de la biogéographie : cette « science qui considère les végétaux sous les rapports de leur association locale dans les différents climats » comme l’écrit le duo dans son Essai sur la géographie des plantes, paru en 1805.

Botaniste de l’impératrice Joséphine

Au Jardin des plantes du Muséum d’histoire naturelle de La Rochelle, l’exposition ouverte à l’automne ne revient pas sur cette épopée riche de données exceptionnelles, mais se penche sur les dernières décennies d’Aimé Bonpland.

Devenu botaniste de l’impératrice Joséphine en 1808, le savant décide de regagner ce continent qui l’a tant marqué. En 2023, le réalisateur Patrick Chiuzzi et l’autrice Cécile Taillandier sont partis sur ses traces. De l’Argentine au Paraguay en passant par le Brésil et l’Uruguay, ils ont sillonné les lieux où Aimé Bonpland a vécu de 1816 (date à laquelle il quitte la France) jusqu’à 1858 (année de sa mort à Paso de los Libres).

Les photographies réalisées lors de ce périple dialoguent avec des illustrations, sous forme de peinture, gravure, lithographie ou daguerréotype, et des extraits épistolaires. Distribués dans le Jardin des plantes, ces photomontages s’accompagnent de QR codes permettant au public muni d’un smartphone d’accéder à un récit audio. L’initiative se poursuit au-delà, sur les réseaux avec la publication hebdomadaire de cartes postales connectées « Je vous écris de… ».

Anna Maisonneuve

Informations pratiques

« Sur les traces d’Aimé Bonpland, botaniste explorateur »,
jusqu’au dimanche 7 janvier 2024,
Jardin des plantes du Muséum d’histoire naturelle, La Rochelle (17).

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