À Libourne, la Chapelle du Carmel offre à Ludwik Klimek, peintre polonais de la seconde école de Paris sa première monographie muséale.

Qu’est-ce qui relie un peintre né en 1912 à Skoczów en Autriche-Hongrie (au sud de l’actuelle Pologne) à la ville de Libourne ? A priori pas grand-chose. Peu présent dans les collections publiques françaises, Ludwik Klimek (l’artiste en question) est néanmoins bien identifié par un chapelet d’amateurs d’art éclairés. L’un d’eux vit à Libourne.

Désireux de rester anonyme, cet esthète a prêté 56 tableaux issus de son fonds privé. Ils sont tous signés Klimek. Et prennent leur quartier d’été dans la Chapelle du Carmel avec l’exposition  » Ludwik Klimek, l’odyssée du beau ».

Des œuvres n’ayant jamais fait l’objet d’une exposition

« Si les collections publiques circulent dans le monde entier, il est rare et précieux pour un musée de pouvoir présenter des œuvres qui n’ont encore jamais fait l’objet d’une exposition », signale le maire de Libourne, Philippe Buisson, en avant-propos du catalogue édité pour l’occasion.

Daté des années 1940 aux années 1980, l’ensemble inédit retrace le parcours d’un peintre. Celui-ci débute en 1939 avec l’obtention d’une bourse d’étude pour un séjour à Paris. Là, le jeune homme découvre le Louvre, fréquente l’atelier d’André Lhote et l’Académie de la Grande Chaumière à Montmartre.

Il admire aussi les œuvres des grands peintres : Le Titien, Goya, Rubens, Poussin… Et entame une carrière dans ce qu’on a coutume d’appeler la nouvelle école de Paris : en référence à ces artistes qui associent la figuration et l’abstraction dans les années entourant la Seconde Guerre mondiale.

Une vie dans le Sud-Est de la France pour Ludwik Klimek

Chez Klimek toutefois, les expressions picturales les plus abstraites ne feront l’objet que d’une parenthèse furtive dans les années 1960. À l’image des nombreux artistes fascinés par la lumière et les couleurs méridionales, Ludwik Klimek rejoint le Midi quelque temps après son arrivée en France.

Il s’établit une première fois à Aix-en-Provence avec sa femme, rejoint les résistants en Savoie en 1943, revient à Paris à la Libération avant de s’installer définitivement dans le Sud-Est en 1947. D’abord à Nice, puis Menton durant vingt ans, avant Saint-Paul-de-Vence, Juan-les-Pins et, enfin, Antibes où il meurt en 1992.

Dissonances chromatiques et désarmante harmonie

Durant ces décennies, Klimek côtoie Picasso, Chagall et Matisse. Lequel fonda la Biennale internationale d’Art de Menton en 1951 où Ludwig Klimek est distingué à deux reprises (une médaille d’argent en 1951 et en 1953).

Le peintre est distingué deux fois à la biennale de Menton – crédit : Ludwik Klimek

Ces rencontres infusent des huiles qui s’émancipent des codes académiques pour flirter avec le fauvisme, le cubisme, l’expressionnisme. Toujours dans une palette de couleurs singulière faite de dissonances chromatiques capables de générer une désarmante harmonie. Cette dernière s’invite dans plusieurs thématiques : le paysage, la nature morte, la mythologie et la figure féminine. Traité avec liberté, chacun de ces thèmes ponctue le parcours qui lui est consacré à Libourne.

Anna Maisonneuve

Informations pratiques

« Ludwik Klimek, l’odyssée du beau »,
jusqu’au dimanche 27 août,
Chapelle du Carmel, Libourne (33).

1 commentaire
  1. J’ai beaucoup apprécié cette exposition au Carmel de e Libourne, avec la présentation de Romain du musée des beaux arts.
    Tableaux éblouissants par leurs couleurs resplendissantes

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