Pierre Richard, lauréat 2023 du prix Marguerite Moreau, investit l’espace d’art contemporain L’Encollage, à Barbezieux, avec ses créations sculpturales mutantes associant des formes familières.

Depuis 1997, le prix Marguerite Moreau récompense tous les deux ans un artiste émergent de la région Nouvelle-Aquitaine. En 2023, Pierre Richard remportait cette distinction. À la clé ? Une bourse de création et deux expositions.

La première a eu lieu en janvier dernier dans la Vienne, au centre d’art de Châtellerault. La seconde est visible en ce moment à Barbezieux, en Charente, à l’espace d’art contemporain L’Encollage.

Corpus d’œuvres en majorité inédites

Né à Bordeaux en 1996, ce jeune diplômé de l’EESI de Poitiers y réunit un corpus d’œuvres en majorité inédites. Dans son travail, on trouve plusieurs lignes directrices : un rapport au vivant et à la nature ; une approche artisanale qui réutilise des techniques et des savoir-faire afin de les soustraire à l’emprise de l’industrie ou de la consommation ; et, enfin, un angle alchimique qui explore la transformation de la matière, des sens et des mots.

Tous ces aspects se répondent et s’articulent autour de sculptures parfois sonores, parfois purement sculpturales. « J’aime que mes pièces soient présentées comme actives, en suspension ou inertes mais porteuses de potentiel. Je les considère comme des sculptures-instruments, avec l’idée qu’une sculpture est autant un dispositif, qu’un objet d’usage, et que l’usage contribue également à sa dimension sculpturale. » 

« Significations sociales » de la marmite

Ce polyusage peut prendre par exemple racine dans une marmite. Un récipient de cuisine, généralement à fond plat ou arrondi, parfois sur trois pieds, muni d’un couvercle et généralement d’anses, dans lequel on fait mijoter des aliments. « Dans cet objet, c’est la narration qui m’intéresse, sa symbolique profane, ses significations sociales, synonymes de convivialité et de rassemblement. »

Idem pour la cloche et toute la kyrielle d’artefacts convoqués par le plasticien. Dans « Oxycorne », le néologisme qui sert de titre à l’exposition, les hybridations fusionnent des éléments organiques avec des processus chimiques afin de réinventer des usages, tout en s’appuyant sur une mémoire collective où se mêlent gestes, formes et matières.

Anna Maisonneuve

Informations pratiques

« Oxycorne », Pierre Richard,
jusqu’au vendredi 26 avril,
L’Encollage – espace d’art contemporain, Barbezieux (16).

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