La nouvelle exposition immersive, dévoilée par Culturespaces, à la Base sous-marine à Bordeaux, promet un voyage de plus de 3 000 ans à travers les fastes de l’Égypte des Pharaons, de Khéops à Ramsès II.  

Formidable machine à voyager dans le temps et les époques, les Bassins des Lumières à Bordeaux proposent, à partir de ce vendredi 21 février une nouvelle destination : l’Égypte antique.

Après un prologue rappelant le choc de nombreux artistes du XIXe siècle, dont l’aquarelliste écossais David Roberts, face aux trésors architecturaux laissés par cette civilisation mystérieuse, qui n’en finit plus de nous fasciner, il est temps de se laisser porter au cœur d’un monde aujourd’hui en partie disparu.

Une odyssée à couper le souffle

Une odyssée immersive de 45 minutes à couper le souffle, dans tous les sens du terme, puisque le voyage commence, immergé dans Noun, l’océan primitif souterrain, genèse de la vie dans l’idéologie égyptienne de l’époque. Une thématique aquatique qui répond parfaitement au cadre des Bassins des Lumières, logés dans une partie de l’immense Base-sous-marine aux alvéoles encore remplis d’eau.

Bien au sec, en suivant les différents pontons mis en place, les spectateurs sont invités à explorer les lieux et à se balader pour découvrir tous les détails nichés dans le vidéo mapping qui suit, en dix parties, la trame du cycle de la vie. Et ils sont innombrables car pour illustrer une période qui s’étale sur plus de 3 000 ans, de nombreuses œuvres exceptionnelles, disséminées dans plusieurs musées du monde, sont affichées en grand.

Exemple parmi les plus célèbres : le trésor de Toutankhamon. Plusieurs milliers de pièces dont un masque funéraire iconique, aujourd’hui réunis au Grand Musée Égyptien, mais pour l’instant inaccessibles au public. Une démonstration d’or et de pierres précieuses qui illumine les murs de la sombre Base sous-marine.

Le nez du sphinx de Gizeh

Autre volet mis en avant dans cette scénographie, les trésors architecturaux aux dimensions immenses ayant résisté aux affres du temps. Les incontournables pyramides, bien sûr, mais aussi la façade du temple d’Abou Simbel ou le Sphinx de Gizeh. Magie du numérique, la statue a retrouvé son nez, qui n’a rien à envier à celui d’une des dernières reines de l’Égypte antique, Cléopâtre VII.

Loin d’un simple enchaînement de photos, ce programme long produit par Culturespaces studio avec Virginie Martin à la direction artistique, mis en scène et animé par Cutback, redonne une seconde vie à ces bâtiments qui prennent forme sous nos yeux. Avec la complicité d’Ubisoft, la visite de l’intérieur d’un immense temple est aussi prévue.

Métal divin considéré comme la chair des dieux, l’or coule le long des murs, laissant la place aux divinités de l’époque, aux hiéroglyphes ou aux très riches représentations chromatiques qui ont été retrouvés par les archéologues sur les différents sites explorés.

Un voyage impressionnant qui se poursuit dans la vallée des rois et enfin vers l’au-delà. Une épopée qui est aussi musicale grâce au studio Start-Rec qui accompagne magnifiquement le visiteur. Mention spéciale pour l’une des divines dernières scènes, que nous ne dévoilerons pas ici, dont la dramaturgie est renforcée par les notes de Stairway to Heaven de Led Zeppelin.

Difficile de rester de marbre face à cette exposition en béton et surtout rigoureuse historiquement comme s’en est assuré Jean-Guillaume Olette-Pelletier, égyptologue et chargé d’enseignement égyptologie à l’institut Catholique de Paris, appelé en renfort sur la partie scientifique. Plusieurs visionnages seront nécessaires pour appréhender toute la densité exposée ici, des cartouches guidant la narration aux détails mis en valeurs des pièces archéologiques sélectionnées. Comment écrit-t-on réussi en hiéroglyphe ?

Guillaume Fournier

Informations pratiques

L’Égypte des pharaons, de Khéops à Ramsès II,
Bassins des lumières, Bordeaux (33).