Avec le printemps, les expositions temporaires à ne pas manquer fleurissent en Nouvelle-Aquitaine. La preuve par quatre, au Château de Rochechouart, au Frac Poitou-Charentes, au CIAP Vassivière et au Bel Ordinaire.
Les « fadets » en liberté au musée d’art Musée d’art contemporain de la Haute-Vienne, Château de Rochechouart
Née en 1987 à Saverne (Bas-Rhin), Jenna Kaës vit et travaille à Paris. Elle conduit une recherche et une production autour du sentiment mystique et de la possibilité de donner forme au spirituel aujourd’hui. Ses objets s’inspirent de notre inconscient, de nos amours, de nos peurs et de la manière d’envisager la mort de nos jours. Sa démarche inclut des collaborations avec des maisons perpétuant d’anciennes et précieuses techniques artisanales, avec toujours la volonté de mettre en lumière l’héritage et les valeurs qui les fondent. Ses projets l’ont ainsi menée à travailler aussi bien le bronze, le verre et le bois que les pierres précieuses ou le textile.
Dans le cadre du programme des Résidences d’artistes de la Fondation d’entreprise Hermès, la designeuse a découvert les métiers exercés dans la Maroquinerie de la Tardoire, à Montbron (Charente), et s’est plongée dans les traditions populaires et les mythes liés au territoire.
L’artiste s’est particulièrement intéressée à la figure du fadet, créature légendaire folklorique, souvent malicieuse, que l’on peut associer au lutin ou à la fée. Ses recherches se sont combinées à son intérêt pour la chauve-souris, animal nocturne souvent perçu en Occident comme détenteur de pouvoirs maléfiques. Dès les premiers jours de sa résidence, Jenna Kaës a visité le château de Rochechouart, qui s’est tout de suite intégré au paysage mental de son projet.
- L’expo : « Fadets », Jenna Kaës, Jusqu’au dimanche 8/06, Musée d’art contemporain de la Haute-Vienne – Château de Rochechouart, Rochechouart (87).
« Trou Blanc » à la petit galerie du Bel Ordinaire à Billière
Connue pour ses installations monumentales dans l’espace public – et notamment Émergence, assemblage de tuyaux sorti du sol, installé depuis 2009 dans le square de l’avenue Rhin-et-Danube à Pau –, Séverine Hubard s’est lancé le défi de réaliser une exposition de design au Bel Ordinaire.
« Trou blanc » fait référence aux objets théoriques susceptibles d’exister via les lois de la relativité générale, mais dont l’existence réelle dans l’Univers est considérée comme éminemment spéculative. À l’inverse des trous noirs, les trous blancs seraient des astres expulsant la matière sans jamais en absorber.
Dans cette exposition, la plasticienne, née à Lille en 1977 et désormais installée à Saint-Denis, rassemble dans la petite galerie, qui prend des airs de show-room, des objets très divers, qui ont pour seul point commun de sortir de sa tête ou de ses mains. Ici, sont présentés de petits bricolages, comme les veilleuses folles ; des produits finis comme une table basse ou encore des produits dérivés comme des tee-shirts. Ces éléments, d’inspiration très urbaine, anatomique, pseudo-scientifique, ou encore évoquant la nature, cohabitent dans une scénographie noir et blanc.
- L’expo : « Trou blanc », Séverine Hubard, jusqu’au samedi 21 juin, petite galerie, Bel Ordinaire, Billère (64)
Rendez-vous au CIAP Vassivière, « Là où commence le ciel »
Artiste et cinéaste franco-suisse, Pauline Julier associe approches documentaires et fictionnelles à des enquêtes scientifiques pour composer des récits singuliers sur les relations entre les humains et leur environnement. Pour cette nouvelle exposition monographique au CIAP Vassivière, elle crée une série d’espaces atmosphériques baignés de rouge, propulsant le public dans des cieux embrasés des mégafeux à la surface du soleil, du sol de Mars au ciel de nos idées.
Longtemps lieu de spéculation et de projection, nos imaginaires de la planète rouge ont cédé la place à des possibilités réelles d’extraction de ressources et de colonisation. Présentant des œuvres inédites et récentes sous forme de vidéo, installation, céramique et verre, « Là où commence le ciel » nous plonge dans les profondeurs de l’espace afin de modifier notre perspective sur le monde situé sous nos pieds.
- L’expo : « Là où commence le ciel », Pauline Julier, jusqu’au dimanche 15 juin, CIAP Vassivière, île de Vassivière, Beaumont-du-Lac (87).
« Rêver le temps » au Frac Poitou-Charentes avec Cristina Flores Pescorán
« Rêver le temps » propose un parcours autour d’une série de vidéos, de sculptures et d’installations créées depuis 2016, témoignant d’une réflexion personnelle sur l’identité et d’un intime dialogue intergénérationnel avec les figures féminines de sa famille.
Marquée par sa propre expérience de la maladie, du soin et de la guérison, la Péruvienne utilise un large éventail de médiums nourris par des techniques de tissage préhispanique et de teintures aux plantes médicinales.
Ses sculptures et installations textiles intègrent des fibres végétales, des teintures naturelles et diverses techniques de tissage, telles que le crochet. Elles s’inspirent des méthodes de la culture Chancay, une civilisation pré-inca (1 200-1 470 de notre ère). Les processus rituels, créateurs de reconnexion, de réconciliation et d’autonomie que Cristina Flores Pescorán développe, transforment ses sculptures en objets magiques, imprégnés de significations symboliques et agissant comme amplificateurs d’énergie.
- L’expo : « Rêver le temps », Cristina Flores Pescorán, jusqu’au dimanche 4 mai, Frac Poitou-Charentes, Angoulême (16).
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