Jacques débarque à Bordeaux pour un concert au Krakatoa, le vendredi 18 novembre. Faussement naïf et foncièrement doué, le flamboyant musicien d’obédience électronique vaut mieux que sa silhouette à la savante tonsure.

Mine de rien, le trentenaire a déjà presque une décennie de carrière au compteur. Et Dieu sait qu’il a accompli bien des choses. D’abord, quatre albums, dont le récent L’Importance du vide, surprenante livraison pop, dont l’épatant single Vous donnait un savoureux avant-goût.

Clip de Jacques pour son single « Vous » sortie avant l’album LIMPORTANCEDUVIDE

Ensuite, comment passer sous silence, l’aventure Pain Surprises ?

Tout à la fois collectif, organisateur de mythiques soirées et label d’une nouvelle génération (Jabberwocky, Salut C’est Cool, Petit Prince, Miel de Montagne, UTO). Mais Jacques, c’est aussi un enfant de la balle, fils d’Étienne Auberger, auteur du tube décalé Ô Sophie ; symbole d’une malicieuse époque de miraculeux one hit wonders.

Et si les chiens ne font pas de chats, refrain connu, l’héritier est encore loin, hélas, du compte en banque de Julien Doré. À sa décharge, son style, du moins sur scène, relève plus de la performance vaguement bruitiste toujours orientée vers les vertus dancefloor que des structures couplets/ refrain. Un peu comme si le Katerine période Magnum samplait sa boîte à outils pour créer en direct du sexy cool.

Peut-être que l’exil dans l’Atlas marocain, à la suite du cambriolage de son matériel – qui fit alors grand bruit puisque le musicien déclarait tout de go jeter l’éponge -, a distillé une forme de réinvention ? Loin du foutoir de l’effervescente culture squat (Le Point G à Paris, Le Wonder à Saint-Ouen, L’Amour à Bagnolet), le cofondateur avec Alexandre Gain du Centre National de Recherche du Vortex a dérivé de l’axe techno/musique concrète vers l’apparente simplicité de comptines des temps modernes soigneusement interprétées avec de «vrais instruments ». Même si les claviers ne sont jamais loin.

✍️ Marc A. Bertin

Jacques au Krakatoa
Vendredi 18 novembre, 20h30, le Krakatoa, Mérignac (33)

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