Dernier parmi les légendes encore en activité avec une carrière de plus 50 ans, lee Fields, natif de Caroline du Nord, est à La Rochelle pour un tour de chant forcément unique.
1969-2023. 54 années au service de la musique et un phare absolu : James Brown. Ainsi résumée, l’affaire pourrait sembler dénuée de singularité. Pourtant, Lee, né Elmer, Fields, de Wilson, Caroline du Nord, incarne comme peu le destin de tant d’autres talents happés par les lumières.
Traversant les années 1970 avec un certain éclat, gravant d’inestimables 7” — devenus forcément objets de culte et de spéculation chez les diggers amateurs de rare groove comme chez les producteurs de hip hop —, Fields ne détrône pas pour autant The Godfather of Soul. À tel point qu’au début de la décennie 1980, il renonce à sa passion, survivant dans l’immobilier de location…
Le retour en grâce de Lee Fields
1992, contre toute attente, il signe pour le compte de l’étiquette Ace avec Enough is Enough, manifeste le conduisant aussitôt dans le circuit du Sud, où, désormais quadragénaire, il ravit un public, largement féminin et acquis, à grand renfort de garde-robe fastueuse et d’un art consommé du crooning à l’ancienne.
La machine est relancée. Rien ne l’arrêtera. Les albums s’enchaînent avec une belle régularité. Et ce qui devait arriver arriva : la rencontre avec Desco, maison revivaliste du funk moite et racé, qui se divisera en deux entités — Daptone et Soul Fire — accueillant le nouveau héraut du genre.
Un modèle du genre
Associé aux producteurs Jeff Silverman et Leon Michels, ses Gamble et Huff, Lee Fields rencontre un succès notable en Europe, à l’instar des regrettés Sharon Jones et Charles Bradley, flanqué d’un orchestre taillé sur mesure : The Expressions.
Versatile (soul, r’n’b, funk, gospel), enthousiaste comme lorsqu’il partit en 1967 pour New York, avec 20 dollars en poche, l’homme est un modèle, qui chie plus de classe à la seconde que ce manche à couilles de Jay-Z.
Marc A. Bertin
Informations pratiques
Lee Fields,
« The Sentimental Fool Tour »,
jeudi 26 octobre, 20h, La Sirène, La Rochelle (17).
1 commentaire
J’adore cet artiste et j’adore la conclusion de cet article