Avec « Éclairer ce qui est resté dans l’ombre », le MusBa propose un fascinant éclairage sur son précieux fonds photographique, rarement présenté, surtout dans son intégralité.

L’objet 

17 œuvres, issues du fond d’artistes photographes du MUSBA constituant une exposition satellite à celle consacrée à Valérie Belin à la galerie des Beaux-arts et au musée. Soit la totalité du fonds photographique présent au sein des collections de l’établissement, essentiellement enrichi entre 2000 et 2020, et s’étoffant depuis 1895, de legs et de dons de collectionneurs ou encore, depuis le début du XXIe siècle, de dons d’artistes dans le sillage de leur exposition au musée.

Détail et non des moindres, ces œuvres du cabinet d’art graphique — riche de plus de 5 000 œuvres ! – soumises à des contraintes d’éclairement très stricte — 50 lux — n’ont pas usage à être souvent présentées.

Le principe 

Divisée en deux volets, Figure et Nature, « Éclairer ce qui est resté dans l’ombre. Zoom sur la collection de photos du MusBA », rassemble ainsi deux portraits du peintre Bissière dans son atelier de Boissièrette en 1958, signés par l’immense Denise Loeb Colomb, qui captura avec son Rolleiflex toute l’aristocratie artistique de l’après Seconde guerre mondiale.

Mais également la nuit — « Electrik garden », 1994 — sous l’œil de Rudy Candillon, le passage des saisons, de manière quasi-impressionniste, vu de l’atelier pyrénéen d’Erik Samakh, ou, encore, une inestimable plaque avec 6 vues d’Eugène Disdéri, maestro du collodion humide, qui déposa le brevet de la photo carte de visite en 1854.

« Je cherche à éclairer ce qui est resté dans l’ombre, l’ombre du souvenir, l’ombre du refoulé, l’ombre de l’histoire… »

Anne Garde

La révélation 

Voyage jouant sur les formats à travers trois siècles de pratique, du daguerréotype (« Portrait de John-Lewis Brown », 1845-1862) aux possibilités infinies de l’âge numérique, de l’art du portrait à la chambre chez Jean-Baptiste Huynh et Fatoumata Diabaté à celui du paysage tel ce diptyque bordelais de la libournaise Anne Garde, qui entra dans la carrière avec Bordeaux, la lune (1980) chez Eddibor, se dessine en creux l’histoire d’une collection sensible aux humeurs des époques à l’instar de ce mur du genre unissant Karl Lakolak, François Burgun et Matthias Hermann, sous très haute influence du chamane Pierre Molinier.

Marc A. Bertin

Informations pratiques

« Éclairer ce qui est resté dans l’ombre. Zoom sur la collection de photos du MusBA »,
jusqu’au lundi 21 octobre,
musée des Beaux-Arts, salle des Actualités, aile Lacour, Bordeaux (33).

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