Le festival jeune public et famille le Bazar des mômes, sis entre bassin d’Arcachon et Val-de-l’Eyre, revient avec une gargantuesque 7e édition. Magali Godart, directrice de La Caravelle, à Marcheprime, nous en dit plus.
Quelle est l’origine du festival ?
Le souhait de partir à la rencontre des publics après plus de 10 ans d’exploitation de La Caravelle, à Marcheprime, mais aussi celui de mutualiser avec d’autres communes intéressées et d’établir ensemble une programmation cohérente. Le jeune public n’a jamais été l’axe prioritaire de La Caravelle, cependant, nous avons toujours accueilli beaucoup de spectacles famille.
Dernier point et non des moindres, nous constations le manque de manifestations dédiées au jeune public sur le territoire du bassin d’Arcachon et du Val-de-l’Eyre. Or, la démographie sur ces territoires a beaucoup changé avec une population constituée de familles. Donc, nous avons tenté d’unifier les bonnes volontés !
Pourquoi l’itinérance ?
Là encore, la volonté du projet commun : construire ensemble. Historiquement, Marcheprime coordonne et porte le projet, mais nous avons très vite été rejoints par les communes du Teich, de Mios et du Barp ; les fidèles de toujours. Désormais nous sommes 10 communes réunies par cette résonance partagée.
Les propositions vont du premier âge à l’adolescence…
…nous n’avons jamais eu l’envie de nous cantonner à une seule tranche d’âge. C’est un choix affirmé : considérer le jeune public dans son entièreté.
Toutes les formes du spectacle vivant sont à la fête, une volonté revendiquée ?
Le Bazar des Mômes est une manifestation pluridisciplinaire. On tire des fils. On souhaite accueillir toutes les formes, chacun vient avec ses envies, liées parfois à des contraintes (capacité d’accueil, typologie du public). Tout en veillant à la cohérence éditoriale, on essaie de répondre aux demandes formulées par nos partenaires.
Certes on travaille différemment à 4 qu’à 10. Ainsi est-il, désormais, plus intéressant d’accueillir sur un temps long pour mutualiser la présence des artistes sur le territoire. Néanmoins, on tient à maintenir notre couleur et, notamment, celle de l’accueil de compagnies départementales.
Plus de deux semaines, plutôt audacieux, non ?
Cette année, on a un peu débordé, mais il ne faut jamais perdre de vue l’un de nos objectifs : la cohérence de circulation des publics. Une semaine, c’est difficile, voire compliqué. Le public doit pouvoir apprécier plusieurs propositions. Nous n’avons jamais été un festival établi sur un même lieu.
Peut-on en savoir plus sur le feuilleton théâtral Charlie, du vent derrière le nombril créé par la compagnie La Petite Fabrique ?
Il s’agit de l’adaptation d’un texte du dramaturge québécois Martin Bellemare, brillamment mis en scène par Betty Heurtebise, déclinée en 4 formes théâtrales, dont une bulle musicale. C’est l’histoire d’une jeune fille, Charlie, à la recherche de son identité. Elle entreprend un voyage vers d’étranges contrées, croise des créatures stupéfiantes.
Une véritable quête, mais aussi un voyage initiatique. En fait, elle est à la recherche de son troisième cheveu, car deux, finalement, c’est peu. Il y a un vocabulaire poétique magnifique et deux admirables comédiens : Stéphanie Cassignard et Adrien Bouchard. Nous avions envie de retravailler avec Betty, qui, pour cette création, a conçu un dispositif incluant des podcasts et une carte d’explorateur. J’ajouterais que peu importe si on a raté le précédent épisode, un chapitre peut se suffire à lui-même. Toutefois comme tout bon feuilleton, il y a un début et une fin. Avec un dénouement !
Des coups de cœur ? Des immanquables ?
Alors, je citerais deux créations. D’abord Terre, de la compagnie Les Lubies, pour les 3-7 ans. Un conte en kamishibaï narrant les déboires d’une bande de manchots dérivant sur un bout de banquise et croisant différentes terres habitées. À chaque fois, ils demandent asile, mais ce n’est pas facile de trouver une terre hospitalière d’autant plus qu’il y a un autre souci de taille : au fur et à mesure de leur dérive, la banquise fond.
Une adaptation brillante de Bienvenus de Barroux. Ensuite, Oiseau de la compagnie La POLKa, spectacle à partir de 9 ans. Une création joyeuse sur le rapport délicat entretenu par les adultes et les enfants face à la mort. Je voudrais également citer L’Envol de la fourmi de la compagnie Au fil du vent, à partir de 3 ans et L’Iliade du Collectif Bravache pour les plus de 6 ans. Une relecture de la guerre de Troie entre danse, pastiches et cascades. Un véritable « spectaculaire approximatif » comme ils le disent eux-mêmes !
Propos recueillis par Marc A. Bertin
Informations pratiques
Le Bazar des Mômes,
du vendredi 8 au dimanche 24 mars,
Arcachon, Arès, Biganos, Gujan-Mestras, Le Barp, Lège-Cap-Ferret, Le Teich, Marcheprime, Mios, Salles (33).