L’univers du jeu vidéo est un objectif professionnel pour nombre de “gamers”. Mais les métiers qui le composent sont très divers, de la pure programmation à l’expression artistique 2.0, nécessitant une compréhension mutuelle de chacun. Une discipline enseignée notamment à l’école bordelaise La Horde. Article paru dans le cadre du guide des formations 2025.
La fabrication d’un jeu vidéo regroupe une mine de compétences différentes. Les règles du jeu à imaginer, le code informatique à rédiger, une ambiance à façonner autant visuelle que sonore, ou même le test et le marketing à garantir…
Un panel de talents à regrouper que les écoles de formation rassemblent dès le post-BAC afin de préparer des étudiants à maîtriser leur art tout en comprenant la réalité de leurs futurs collègues. Un savoir-être indispensable pour mener à bon port des projets de jeu souvent développés durant 4 ou 5 ans.
Un art proche du cinéma
C’est toute l’ambition de La Horde : faire de ses étudiants de futurs professionnels avertis, au fait de l’ensemble des métiers d’une chaîne de production de studio. Fondée en 2021, l’école bordelaise propose un cursus en cinq ans en deux cycles Bachelor (3 ans) et Mastère (2 ans). Son premier cursus partage différents enseignements, entre celui des purs programmeurs, des game artist et des responsables de production et événementiel. Des profils que l’école conduit à travailler constamment ensemble pour ne jamais maintenir ses élèves dans un seul et unique couloir mais, au contraire, les éveiller à la vision globale d’un projet.
Le jeu vidéo, ou l’art de devoir mettre en relation l’art, les maths et le commerce. “C’est l’articulation entre les règles, la programmation, l’univers graphique et la musique par exemple, entre autres ! Un professionnel polyvalent devient la meilleure courroie de transmission pour faire bosser tout le monde en harmonie, explique David Jarnage, le directeur de l’école.
De ce point de vue, le jeu vidéo ressemble au cinéma dans la mesure où beaucoup de gens aux profils très différents doivent être capables de communiquer ensemble.” Le métier de game artist représente un bon exemple d’un poste intersectionnel. Tout en réclamant des compétences dans la gestion de projet, il requiert une sensibilisation à la programmation.
L’indispensable vision d’équipe
Encore faut-il mettre cette capacité à communiquer à l’épreuve. À La Horde, la pédagogie choisie pousse les élèves à développer en permanence de nouveaux projets, qu’ils soient individuels ou collectifs. Les conditions de travail en entreprise sont ainsi reproduites, avec des délais serrés à respecter. Des équipes de 8 à 9 étudiants travaillent en permanence ensemble pour emmener leurs idées à terme, au sein de 4 projets par an sur trois à 6 semaines. Pour amener tout ce petit monde à progresser, des professionnels en activités les encadrent.
Mais dans quelle voie s’engager quand on a 18 ans et peu de certitude sur son propre profil ? Pour accéder à une école comme La Horde en première année, les qualités d’observation et de dessin ou de mathématiques en fonction des filières sont un prérequis, avec un bon niveau d’anglais, avant une spécialisation soupesée avec l’équipe pédagogique.
“Le jeu vidéo, c’est 70 à 80 métiers en tout. On essaye de respecter les proportions de spécialisation des élèves selon celles des types de métiers dans les entreprises. Il faut rester cohérent avec le milieu. Le but n’est pas seulement de former, mais de faire entrer ces jeunes dans le monde du travail”, indique David Jarnage.
Premier marché culturel en France
Le travail en coopération a donc le vent en poupe. Faciliter les protocoles de travail, avoir une vision transversale des projets, autant de qualités qui peuvent aujourd’hui faire la différence à niveau technique égal, pour trouver son emploi.
À La Horde, les stages ne sont pas écartés afin de mieux appréhender le monde de l’entreprise, l’alternance non plus même si le milieu en est peu friand. Pourtant, 15 000 personnes travaillent dans le milieu du jeu vidéo en France. Son poids économique global en fait le premier marché culturel (5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2023 et 1200 jeux en production). Terre historique du jeu vidéo en France depuis les années 1990, Bordeaux accueille le studio Asobo (Microsoft Flight Simulator) depuis sa création, et même Ubisoft depuis 2019. Un écosystème qui fait naturellement de la capitale girondine une terre de formation de référence.
D’autres formations pour travailler dans le jeu vidéo
Bordeaux est une ville très riche en matière d’écoles spécialisées dans le jeu vidéo :3iS, Art Factory, Artside, Brassart, E-Artsup Bordeaux, ECV, Gaming Campus Bordeaux, La Horde Lisaa/Digital Campus, XP Esport & Gaming School, Ynov Creation & Digital Design.
A Angoulême, le CNAM-ENJIM, Objectif 3D
Cyril Champ
Article issu de notre supplément Guide des Formations 2025 à retrouver en version PDF