Retour de Jazz in Marciac du 18 juillet au 4 aout pour une édition proposant aussi bien Brad Mehldau et Marcus Roberts que Chris Isaak et The Dire Straits Experience, on serait tenté de recommander la carte blanche à Émile Parisien, le 19 juillet. Quand le saxophoniste phare de la scène jazz française, formé au collège de Marciac, revient renforcé par l’orchestre de l’Opéra de Toulouse.

Marciac est-il toujours un festival de jazz ? La question se pose depuis une vingtaine d’années, depuis que le paysage jazz n’a plus ni les musiciens historiques ni le public mélomane pour remplir les 6 000 sièges occupés dans les années 1990 pour Dizzy Gillespie ou Gerry Mulligan.

En programmant Chris Isaak ou The Dire Straits Experience, l’édition 2024 (18 juillet-4 août) ne dissipe pas vraiment les doutes, surtout alors que, désormais déconnectée de Jazz in Marciac, la programmation de l’Astrada (la scène conventionnée de la petite commune gersoise) affiche, elle, Marc Ribot ou Céline Bonacina durant la même période.

Carte blanche accordée à Émile Parisien

Cela dit, on ne boudera quand même pas plusieurs temps forts de cette 46e édition : le quartet de Brad Mehldau le 20 juillet ; l’hommage rendu à Ahmad Jamal par Marcus Roberts, George Coleman et Herlin Riley (entre autres), le 21 juillet ; la soirée « chanteuses » du 29 juillet avec Kareen Guiock-Thuram et Imany ; et la nouvelle carte blanche accordée à Émile Parisien le 19 juillet.

À 41 ans, le saxophoniste français, formé au collège local, apparaît comme la nouvelle pierre de voûte du festival, rôles tenus autrefois par Bill Coleman ou Guy Lafitte. À Marciac, il se produira en duo avec l’accordéoniste Vincent Peirani, son vieux partenaire de route sur le label allemand ACT, et ça promet d’être toujours vachement bien. Et, en début de soirée, il célébrera les 20 ans de son quartet, appuyé par l’Orchestre du Capitole, de Toulouse.

Les morceaux sont ceux du groupe, mais les orchestrations ont été confiées à Jonathan Keren, premier violon et arrangeur du Geneva Camerata. « On se comprend très bien, c’est quelqu’un de très curieux, de très réceptif à ce qu’on lui demande », se réjouit Émile Parisien. S’attendre à des couleurs debussystes et stravinskiennes — « une énorme influence dès le début de ce quartet » — mêlées à celles de John Coltrane et de Wayne Shorter, la marque du saxophoniste français. Un concerto pour quartet jazz ? « Ah, oui, je n’avais pas pensé les choses comme ça, mais pourquoi pas ? »

Christophe Loubes

Information pratiques

Jazz in Marciac,
du jeudi 18 juillet au dimanche 4 août,
Marciac (32).

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