Facts, la biennale mêlant arts et sciences est de retour pour une quatrième édition du 16 au 19 novembre. Anne Lassegues, responsable culture de l’université de Bordeaux, revient sur la genèse de l’événement et la programmation à venir.
Comment est né Facts ? Quelle était la volonté derrière cet événement ?
Facts est né en 2015 d’une volonté d’accueillir des artistes en résidence dans les laboratoires de l’université pour travailler sur des projets exploratoires où l’artiste va collaborer avec le chercheur sur une réflexion ou une thématique donnée. Le but est de faire partager un travail créatif et scientifique en cours et aussi, lors de la restitution, interagir avec les publics. L’éventail des sujets est large : du changement climatique à des questions technologiques comme l’usage des caméras thermiques.
Artistes et scientifiques effectuent des recherches croisées pour finalement explorer un univers méconnu. Pour le chercheur, il va y avoir un questionnement sur son travail, sortir de la recherche académique classique. Pour l’artiste, cela va permettre de rentrer dans des univers souvent mystérieux.
Cette dynamique mêlant arts et sciences est-elle toujours présente ?
Oui, c’est une dynamique d’ailleurs globale car beaucoup de festivals mêlent arts et sciences. Pour cette quatrième édition, nous avons ajouté un troisième composant : la société. Arts, sciences et société, un triptyque qui permet d’ouvrir le champ de nos propositions et essayer d’interpeller le grand public.
Cette année, la thématique choisie est Intuition(s). Que se cache-t-il derrière ce mot ?
Cette année, les quatre résidences d’artistes font beaucoup appel au domaine du sensible. Ce thème riche est appréhendé sous des angles différents dans les quatre résidences : des confessions en milieu hospitalier au vécu d’étudiants internationaux, en passant par l’exploration d’autres univers, qu’ils soient stellaire ou végétal.
Exemple avec la création Muets d’hiver, qui se tiendra au Jardin botanique du campus Peixotto à Talence, il y sera question de la relation de l’homme avec la nature et de la place du végétal dans la société avec toute une réflexion philosophique sur la question du droit. Une réflexion participative puisque le public va pouvoir intervenir sur les œuvres.
Nous essayons cette année d’avoir des formats qui soient participatifs et accessibles à tous. L’intuition est aussi du côté du chercheur et de l’artiste dans leur démarche de recherche et de création.
Pouvez-vous nous en dire plus sur le dispositif immersif baptisé Makrokosmos ?
C’est un spectacle qui touche aux objets stellaires et à l’astrophysique. Le dispositif sera en place dans la chapelle du Crous avec un format original mêlant installations vidéo, sonores et immersives.
Le festival se tient dans divers lieux de l’université mais aussi dans des lieux culturels de Bordeaux, pourquoi ce choix ?
Lors des précédentes éditions, il y avait moins d’offres sur les campus. Cette année, on a mixé un peu plus avec aussi des programmations grand public qui viennent compléter la programmation des résidences, ce qui est nouveau.
Notre choix d’aller sur les campus de l’université, c’est aussi pour avoir un rayonnement en interne et que les étudiants puissent se sentir concernés par la réflexion arts, sciences et société qui est une ouverture dans leurs études.
Propos recueillis par Guillaume Fournier.
Informations pratiques
Facts,
du jeudi 16 au dimanche 19 novembre,
Bordeaux (33).