L’Abbaye Saint-André centre d’art contemporain de Meymac propose des expositions des artistes Didier Mencoboni et Olivier Garraud ainsi que celles de onze jeunes diplômés d’école d’art réunis pour la 29e édition de « Première ».
« Fin des études, début des inquiétudes », titrait un article du Monde consacré à la difficile transition vers la vie active. Trouble voire anxiogène, cette période charnière s’accompagne pour les jeunes diplômés d’un large spectre d’interrogations allant de problématiques triviales et pratiques à des questionnements plus existentiels.
À Meymac, en Corrèze, le dispositif « Première » permet d’accompagner cette phase transitoire. Comment ? En proposant à de jeunes pousses, triées sur le volet de mettre le pied à l’étrier avec une mise en situation professionnelle nourrie de rencontres avec différents intervenants — artistes, galeristes, critiques et autres interlocuteurs — à même d’aborder toutes sortes de sujets : résidences, bourses, démarches administratives, etc.
11 jeunes artistes exposés
Chapeautée par le Centre d’art contemporain abbaye Saint-André de Meymac, cette 29e édition réunit onze d’entre eux. Fraîchement diplômés d’une des écoles d’art d’Angoulême-Poitiers, Bourges, Clermont-Ferrand ou Limoges. Pour la première fois, ils se frottent à un espace institutionnel dans une exposition collective qui réunit leurs travaux sous la houlette de l’équipe du centre d’art : Caroline Bissière (directrice), Jean-Paul Blanchet (commissaire d’exposition) et Jean-Philippe Rispal (régisseur).
Accompagnée d’un texte critique édité pour l’occasion, chaque cession permet de prendre acte des préoccupations qui émergent chez les jeunes artistes, toutes disciplines confondues. Ainsi, Victor Gény revisite les mythes populaires. Théo Levillain bricole des machines sonores et interactives à partir d’éléments incongrus (capteur, flamme produite par du gel hydroalcoolique, ventilateur, …).
Intelligence artificielle et souvenirs d’enfance
Florian Lecesve invite l’intelligence artificielle dans des sculptures en céramique, des textes comme des dessins réalisés à la mine de plomb. Les peintures de Camille Krim offrent un condensé des souvenirs des villes qu’elle a traversées. Dans les œuvres de Daphné Kaincz résonnent des souvenirs d’enfance ponctués de longs séjours dans un refuge de montagne tenu par ses parents. Dans celles de Morgane Jouvencel encore, se réfléchit une ère post-anthropocène peuplée de curieuses chimères.
Ailleurs, les expositions des artistes confirmés Olivier Garraud et Didier Mencoboni nous entraînent dans d’autres dimensions. Le premier, né en 1983 à Machecoul, propose un nouveau pan de « L’office du dessin » développé depuis 2016 selon un protocole bien précis. À cette approche directe, en noir et blanc, éminemment politique mais non dénuée de poésie répondent les compositions colorées, abstraites et invasives de Didier Mencoboni. À l’extérieur, la façade du Centre dévoile tout au long du mois son incontournable Calendrier de l’Avent signé cette année par Lucien Murat, lauréat du Prix d’art contemporain Arte – Beaux-arts magazine en 2015.
Anna Maisonneuve
Informations pratiques
« Derrière les carreaux », Oliver Garraud, « Didier Mencoboni », « Première, 29e édition », jusqu’au dimanche 14 janvier,
Abbaye Saint-André Centre d’art contemporain, Meymac (19).