Jusqu’au 29 septembre, la plasticienne Muriel Rodolosse fait dialoguer créations originales et œuvres oubliées du Musée d’art et d’archéologie de Périgueux avec l’exposition « l’or révèle ce que le temps enfouit »
Muriel Rodolosse est une spécialiste de la technique ancestrale du fixé sous verre, procédé détaillé et exigeant sur verre, où l’artiste peint son sujet à l’envers, partant du détail pour finir avec le fond. In fine, le spectateur observe le côté non peint de la plaque de verre l’invitant aussi à se mouvoir pour découvrir les œuvres sous différentes perspectives.
Celle qui est aussi vice-présidente du centre d’art contemporain Maison des arts Georges et Claude Pompidou de Cajarc, dans le Lot, met en relation jusqu’au 29 septembre ses créations avec certaines œuvres endormies des réserves du Musée d’art et d’archéologie de Périgueux avec « L’or révèle ce que le temps enfouit ». Objectif ? Proposer un autre regard sur ces œuvres méconnues du vénérable MAAP.
Scénographie en deux temps
Une scénographie découpée en deux avec notamment « Ils feront pas la chasse aux papillons », titre emprunté aux vers de Brassens. Un espace où l’artiste associe deux tapisseries d’Aubusson, reliques du XVIIe siècle, des tableaux des collections du musée, à deux de ses œuvres : La Beauté de la mort et Soleil couchant. Le tout provoquant un décalage entre ancien et nouveau permettant notamment de se questionner sur l’animal, malmené par la modernité et l’évolution de son environnement.
À l’étage de l’établissement — labélisé « Musée de France » depuis 2002 et inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 2019 —, la salle Breuil, espace clos sans lumière naturelle qui peut s’apparenter à une grotte, accueille « L’or est un extraterrestre ». Aux murs, une peinture murale à l’encre de Chine crée un espace immersif et sombre, écrin au monumental tableau Centralia la grande faille, inspiré de la tragédie de Centralia, ancienne ville minière de Pennsylvanie, dévastée par un incendie accidentel dans la mine de charbon (qui brûle depuis 1962 !) et désormais pratiquement abandonnée. Cette œuvre de six mètres de long capture le drame passé et la catastrophe écologique qui en résulte, les feux devant encore se consumer pendant… deux cents ans.
Ode à la nature et à la préservation de l’environnement, cette proposition artistique entre les murs du MAAP sera présentée par Muriel Rodolosse elle-même vendredi 14 mars à l’occasion de l’inauguration de la 24e édition du festival Expoésie.
Louis Colas
Informations pratiques
« L’or révèle ce que le temps enfouit »,
jusqu’au lundi 29 septembre,
Musée d’art et d’archéologie de Périgueux, Périgueux (24).