Première édition pour le Festival K.O, biennale centrée sur les danses actuelles, qui se veut innovante, collégiale et participative, portée par la compagnie Rêvolution. Discussion sur cet acte de naissance avec son directeur artistique, Anthony Égéa.
Avec un nom pareil, quel est l’ADN du festival K.O ? Mettre groggy les spectateurs ?
Il y a cette ambition-là ! Et la volonté d’être à la mesure d’un tel nom. En tout cas, nous avons envie d’avoir des propositions qui déstabilisent le public, le questionnent, le bousculent. Je pense que l’artistique peut pousser à de grandes choses chez l’être humain.
Ce nom aussi a un côté incisif, direct, rentre-dedans. Et ça correspond à mon travail et à la culture hip hop qui est une culture de revendication, de rébellion. C’est aussi une référence au chaos de la création.
En 2023, il y a eu une édition zéro du festival K.O qui prend cette année une tout autre ampleur. La preuve d’un réel engouement autour de votre proposition ?
De toute façon, nous allions faire cette première édition. Ces deux premières propositions sur une journée, l’année dernière, ont permis de faire parler du festival et de fédérer plus facilement pour l’édition 1 avec des lieux qui sont venus à nous pour être intégrés au projet.
Le festival se déploie à de nombreux endroits de la métropole et en Gironde proposant différentes formes de danses actuelles. L’idée est-elle aussi de diffuser cette nouvelle culture de la danse au plus grand nombre ?
Oui, l’objectif c’est d’aller à la rencontre du public, d’investir des lieux culturels établis mais aussi des territoires un peu moins équipés avec des formes in situ, tout terrain. C’est ce qu’on veut aussi avec ce festival, proposer des formes diverses avec des performances, des battles, etc. L’envie, c’est aussi de promouvoir la richesse des danses de l’underground, des danses actuelles, des danses autodidactes, du clubbing, des courants chorégraphiques descendants de la culture hip hop.
On ne peut pas mettre en lumière la richesse de ces danses, de ces nouvelles esthétiques, actuelles en une édition, mais il y aura des coups de projecteur comme avec la danse electro par exemple avec le solo Plus de Brice Rouchet au théâtre de La Lucarne. En outre, nous sommes intégrés à d’autres événements comme les Scènes d’été ou le festival des Arts Mêlés à Eysines, ce qui renforce cet esprit de dialogue que nous voulons mettre en avant.
Pourquoi une biennale ?
Au-delà d’une programmation, nous voulons aussi développer tout un travail de sensibilisation, de projets participatifs avec les publics. Un peu comme la biennale de Lyon, nous voulons imaginer des projets exceptionnels avec, pourquoi pas, un moment, une chorégraphie avec 400-500 jeunes sur le miroir d’eau.
Nous voulons que les gens qui viennent ne soient pas que spectateurs mais aussi participants. La forme de biennale sera beaucoup plus simple et efficace pour travailler des choses sur le long terme et se donner le temps de faire quelque chose de bien.
Quels sont les temps forts de cette première édition ?
Paradoxalement, les temps forts ne sont peut-être pas ceux qui sont centrés uniquement sur de la programmation. Ce sont des moments où nous invitons les gens à danser, à participer. Je peux citer l’ouverture du festival au Cube, à Villenave-d’Ornon, où nous allons créer des formes performatives spécifiquement. Il n’y a pas de gradins, les gens vont être entourés par la danse.
Il y a aussi un bal participatif issu du bal Rêvolution où nous convions les gens à un voyage chorégraphique du disco à l’electro. Comme la soirée de clôture, où nous investissons les Vivres de l’Art avec un village hip hop et des activités allant de la battle pour les enfants à la soirée Lady’s night destinée à mettre à l’honneur la vitalité et la créativité féminine dans les arts urbains. Des moments où on imagine, on transforme, on bouscule.
Propos recueillis par Guillaume Fournier
Informations pratiques
Festival K.O,
du vendredi 20 au dimanche 29 septembre,
Bordeaux Métropole et Gironde (33).