CRACK CLOUD. L’hydre vancouvéroise arrive enfin en Nouvelle-Aquitaine pour, hélas, une date unique au Confort Moderne. Poitiers, tu as vraiment de la chance.
Dans le registre collectif majuscule, le Canada nous avait déjà offert Broken Social Scene, gang où officiait une certaine Leslie Feist. Mais en l’occurrence, ce n’est pas la même poutine. Loin de là. On cause, au bas mot, d’une formation nébuleuse regroupant 20 personnes. Bon, ce n’est pas l’abondance texane de The Polyphonic Spree et ses 28 disciples, et, sur scène, Crack Cloud, question de logistique, se résume à un septet.
Entre du post-punk et de l’art-rock
Cela étant posé, pourquoi s’enflammer pour un groupe formé par deux anciens junkies ayant choisi la musique pour sevrage ? Peut-être parce que tout simplement Pain Olympics, premier album publié en 2020, après une savoureuse compilation d’EP, constitue la meilleure invitation pour envisager le futur en cette décennie au goût de chagrin et de déjections canines.
Aux confins hyper-mouvants du post-punk et de l’art-rock, Crack Cloud avance comme un maudit vortex qui ne s’embarrasse ni de bienséance, ni du qu’en-dira-t-on. Dans sa fiche de présentation, le site de référence AllMusic évoque Drahla, Lithics et Snapped Ankles, mais aussi le projet Damaged Bug de John P. Dwyer. On ne va pas leur donner tort. Or, le récent Tough Baby rebat encore les cartes avec sa collection de vignettes « based on true shit » où, au hasard, The Fall fusionne avec TalkingHeads pour appréhender ce que la musique pop peut encore apporter.
Après, si l’écoute de The Politician vous laisse de marbre, libre à vous de courir après les chimères de saison qui finiront dans les bacs d’occasion à 1€.
✍️ Marc A. Bertin
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Crack Cloud + Guérilla Toss
Mercredi 16 novembre, 21h, Le Confort Moderne, Poitiers (86)