Installé à Angoulême, le Campus Image Magelis s’inscrit parfaitement dans la grande dynamique que connaît actuellement la capitale charentaise dans le domaine de l’audiovisuel. On y forme les futurs pros de la BD, du manga, du cinéma, de la télévision, du numérique, du jeu vidéo, et surtout de l’animation, tout en y trouvant de nombreuses entreprises en activité. Une boîte de Pandore de la création, en constante évolution.
La BD, oui, mais pas que par Toutatis ! Angoulême s’est fait l’épicentre du 9e art avec son festival de la fin janvier mondialement reconnu. Depuis plusieurs décennies, cette réputation draine des talents dans de nombreux autres domaines artistiques, et de manière exponentielle. Dans une saine alchimie locale entre mondes privé et public, cet élan a fini par créer des ponts entre formations et secteur professionnel.
Le Campus Magelis représente bien cette symbiose, bâti sur les sites d’une partie de l’ancienne industrie papetière de la ville,ancien fleuron angoumoisin jusque dans les années 1970. Lancé en 1997, le syndicat mixte Magelis regroupe aujourd’hui plusieurs acteurs publics, majoritairement le Département de la Charente, mais aussi la Région Nouvelle-Aquitaine, la Ville et le GrandAngoulême, devenant un acteur incontournable de la création sur un secteur en effervescence.
Papier remâché
Ce sont désormais une centaine d’entreprises qui sont regroupées sur les bords de la Charente. Ici se tournent des films de cinéma, de télévision, s’inventent des albums de BD via le travail simultané de plus de 200 auteurs, ici aussi sont soutenues de multiples productions à travers un fonds d’aide dédié. Sa quinzaine d’écoles regroupent 1 300 étudiants et créent naturellement des passerelles vers la vie active et la création. Quand ces jeunes talents n’inventent pas directement leur structure à l’issue de leur cursus. Au total, ce sont une quarantaine de formations différentes qui sont proposées en un seul lieu.
Récemment, la rénovation complète du bâtiment du Nil, qui abritait les papeteries de l’entreprise du même nom, a permis d’accueillir l’École nationale du jeu et des médias interactifs numériques (Cnam-Enjmin). Une expansion plus globale puisque les acquisitions / transformations du syndicat mixte ne tarissent pas, forgeant tout un quartier de l’image, complémentaire et fertile. Aujourd’hui, c’est un ensemble immobilier conséquent que gère le Campus en contrebas du plateau angoumoisin.
Atelier DNA1 Angoulême ©Yannis Belatach et Bartosz Stepnik 
EESI ©Grégory Brandel
Arrivées prestigieuses
Dorénavant, d’autres fronts s’inventent pour répondre aux mutations du marché des activités culturelles et créatives. L’image numérique et la réalité virtuelle s’imposent également dans le Pôle Image Magelis, offrant des débouchés dans de nouveaux secteurs comme le tourisme ou la médecine. De quoi consolider un arbre
de formations dans des milieux à la santé changeante : le vent en poupe pour l’animation ; ou plutôt fluctuant pour la BD et le jeu vidéo ; ou en réinvention complète comme avec l’image numérique au sens large.
Ces derniers mois, de nouveaux venus prestigieux ont fait leur apparition à Magelis. Une unité de l’École 42, structure de formation au code portée par le créateur de Free, Xavier Niel. Mais aussi l’école de cinéma d’animation Émile Cohl, basée historiquement à Lyon mais qui n’a pas voulu manquer le train charentais. Ou encore l’Helios Gaming School, école d’e-sport pour les fanatiques du jeu vidéo, un créneau en plein boum. Autant d’implantations qui témoignent de la vitalité des lieux.
Thibault Clin
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