5 années après son triomphal retour, Belle & Sebastian le septuor glaswégien fait une halte inespérée à Mérignac. La magie écossaise opérera-t-elle encore ?
2019. Une éternité. Bien avant le pathétique entracte de la pandémie, les temps n’étaient ni heureux, ni insouciants ; un peu moins détestables certainement. La même semaine, deux gloires indie rock (re)venaient enfin sur scène. Soit The Divine Comedy et Belle & Sebastian.
Une belle affiche Irlande-Écosse sur le papier. Vite pliée par le groupe de Glasgow, dont plus grand monde n’attendait de miracle, renvoyant Neil Hannon au rôle de figurant avec sa tête sans âge posée sur un corps devenu subitement si vieux.
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Un bonheur pour les fans, de la première heure ou du dernier wagon
Une joie rare de nos jours, partagée avec la même envie par la formation et un public à genoux, réalisant pleinement la chance qu’il avait d’avoir fait le bon choix ce soir-là. Cette date ne carburait pas à la nostalgie, nonobstant la dose nécessaire de tubes immarcescibles. Un je-ne-sais-quoi venu d’ailleurs tombait en fine bruine sur la salle et la communion fut quasi immédiate.
2024. Belle & Sebastian a publié deux albums — A Bit of Previous (2022) puis Late Developers (2023) — que l’on peut à loisir écouter dans l’ordre ou le désordre, mais issus des mêmes sessions d’enregistrement, tout en sachant à quoi s’attendre désormais : une approche aussi décomplexée que versatile de l’exercice pop, entre vertus acoustiques à la Donovan, hymnes électriques et élans synthétiques façon Pet Shop Boys/Saint Etienne.
Un bonheur pour les fans, de la première heure ou du dernier wagon. Et, surtout, un réel savoir-faire 30 ans après ses débuts. « Les promesses n’engagent que ceux qui les croient », disait ce Raminagrobis de Charles Pasqua…
Marc A. Bertin
Informations pratiques
Belle & Sebastian,
lundi 27 mai, 20h30,
Krakatoa, Mérignac (33).