Le street artiste A-MO propose l’exposition « Essentiel » regroupant une vingtaine de ses animaux urbains à l’Institut Bernard Magrez du 27 mai au 29 octobre. Des œuvres qu’il est possible d’acheter.
Au cœur de la jungle urbaine de Bordeaux, il est possible de croiser parfois de curieuses créatures. Nouvelle preuve à l’Institut culturel Bernard Magrez. Animaux exotiques ou non, ils sont plus d’une vingtaine à la fête.
Après l’art contemporain, l’institution culturelle bordelaise se serait-elle reconvertie en zoo ? Nullement. Ce bestiaire est le sujet principal de l’exposition « Essentiel » du street artiste A-MO visible jusqu’au 29 octobre.
A-MO déploie sa ménagerie urbaine
Des animaux acryliques, peints en grande partie à la bombe aérosol, qui ne sont pas étrangers au regard des Bordelais curieux. En effet, depuis quelques années, A-MO déploie sa ménagerie sur les murs de la Belle Endormie.
Un bel exemple orne un mur dans le jardin du château Labottière, construit à la fin du XVIIIe, abritant désormais l’Institut culturel Bernard Magrez. Une immense cigogne qui jouxte le pavillon de La Boétie. À l’intérieur, l’artiste reprend son thème favori : la faune. Elle se dévoile dans toute sa diversité allant du plus mignon des pandas roux au corbeau.
« J’ai toujours été passionné par les animaux, j’essaye de les replacer là où les hommes les ont remplacé. Je veux aussi pouvoir toucher le plus large public possible avec des œuvres dans la rue mais aussi dans des galeries », explique A-MO, arborant fièrement un t-shirt National Geographic®. La conversation tourne court, il doit retourner voir les groupes d’admirateurs qui attendent de pouvoir le remercier pour son travail.
Un secret de polichinelle dans les yeux des animaux
Sur des fonds unis, principalement noirs, ou sur des plaques de bois OSB, se dévoilent ses figures animales. Une peinture toujours énergique, qui ne laisse pas indifférent. Mention spéciale pour l’immense gorille qui trône en fin d’exposition sur une toile sans châssis. À coup sûr, personne n’aimerait le croiser dans la jungle, urbaine ou non.
Dans chaque pupille, un reflet blanc transparait. En y regardant de plus près, on découvre un secret de polichinelle. Cette trace blanche prend la forme d’un A. Pour A-MO assurément. Une manière peut-être pour ce Buffon moderne de nous regarder déambuler, s’étonner, être attendri devant tant de mignonnerie acrylique. Histoire aussi d’ajouter un biais de lecture. C’est l’animal ici qui nous regarde sans broncher, stoïque face à la comédie humaine.
Des tableaux à acheter
Sept ans après sa première venue à l’Institut culturel Bernard Magrez, A-MO propose un corpus plus épuré tout en gardant sa vitalité et son énergie. Afin d’aller à l’essentiel. Une volonté qui donne d’ailleurs son nom à l’exposition.
Pour les curieux voulant en savoir plus sur le procédé de fabrication, une vidéo à la fin de l’exposition passe en boucle. Sur fond de musique épique, se révèlent les différentes étapes de créations, du travail préparatoire aux derniers coups de bombes rageurs.
Des œuvres qui ont la côte, en témoigne le crépitement numérique incessant des appareils photos des visiteurs. Chacun veut repartir avec une trace de cette peinture qui mêle la puissance et le mouvement à l’émotion. Les plus mordus peuvent même acheter une des toiles présentes. Le prix d’achat sera forcément plus cher qu’une affiche à la boutique. Comptez entre 1 921 euros pour les plus petits modèles et 4 801 euros pour les plus grands. Mais quand on aime on ne compte pas.
Guillaume Fournier
Information pratiques
A-MO, Essentiel,
du 27 mai au 29 octobre 2023,
visites privés sur rendez-vous, ouvert les samedis et dimanches de 13 à 18 h
Institut Bernard Margrez, Bordeaux (33)
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