Du 4 au 9 mars, le festival de cinéma dédié au jeune public, les toiles filantes, porté par le Jean Eustache, à Pessac, fête sa 20e édition. Raphaëlle Ringeade, en charge de la programmation, nous en dit plus.

À l’origine ?

Le cinéma Jean Eustache a toujours consacré une part importante de son travail à destination du jeune public, mais c’est en 2004 que naît l’idée de consacrer un véritable moment événementiel qui lui soit entièrement dévolu.

Une 20e édition, c’est loin d’être anecdotique…

…il est bon de le souligner car nous ne fêtons pas nos 20 ans mais la 20e édition ! Dans l’histoire des Toiles filantes, il n’y a pas eu d’édition en 2006 en raison de travaux, puis, en 2021, en raison de la pandémie de Covid-19. Bien sûr, il y a eu des évolutions, mais les fondamentaux demeurent : une thématique, une compétition, des séances spéciales.

Ce qui fait toujours plaisir, c’est ce travail avec le jeune public qui par définition change en permanence. À chaque fois, l’enthousiasme est de mise. Pour beaucoup d’enfants, c’est un moment de découverte.

La formule serait-elle idéale ?

L’envie de se renouveler, on l’a constamment en tête, néanmoins beaucoup d’aspects ne sauraient changer — la médiation, les jurys d’enfants — et nous souhaitons que cela perdure. C’est d’autant plus important quand les politiques d’éducation artistique sont soumises à des soubresauts. Coûte que coûte, nous voulons mener à bien ces acquis.

2025, « À vous de jouer ». Pourquoi cette thématique ?

Nous voulions du festif sans tomber dans la facilité. Or, le jeu, c’est idéal pour une 20e édition. Les thèmes naissent à la fois de nos envies et des films que nous accompagnons. Et, parfois, certains ne trouvent pas d’illustration !

Cette année, nous jouons avec le cinéma via des jeux de société ou des ateliers (animation, fond vert, effets spéciaux, etc.). Chaque jour, l’espace dédié au festival dans l’enceinte du Jean Eustache proposera des animations ouvertes au public.

Un festival rime-t-il nécessairement avec compétition ?

Pour les Toiles filantes, les récompenses sont purement honorifiques. La « compétition » sanctionne notre implication dans une mission d’éducation à l’image s’adressant à tous les publics et dans tous les genres. Toutefois, il est crucial d’avoir ces 5 jurys enfants et ces 2 jurys adultes, de proposer des films et du temps pour en débattre. Nous pourrions faire sans, mais c’est trop important à nos yeux.

22 films, des avant-premières, des reprises, des invités, des animations, des concours, des expositions… tenez-vous le bon équilibre pour un festival réussi ?

Il ne faut pas perdre de vue qu’il s’agit avant tout d’une semaine festive pendant les vacances. Les ateliers, eux, sont destinés à faire découvrir le cinéma, sa fabrique, sa cuisine mais à hauteur d’enfant ; une espèce de prolongement d’une expérience.

Comment programmez-vous ?

Les Toiles filantes est une activité parmi d’autres destinées au jeune public par le cinéma Jean Eustache. Pour autant, tout commence par un thème que l’on tente de décliner tout en ayant une sélection la plus large possible de films pour les 3-12 ans.

Parfois, on essuie des déconvenues, mais en ce qui concerne la compétition, on tente de favoriser les avant-premières même si en face nous avons les festivals d’Annecy et de Cannes. Cependant, après toutes ces années, nous avons noué de solides liens avec les distributeurs, qui ont bien identifié Les Toiles filantes. En décembre, la grille est prête. Les séances spéciales se font au gré des invités et de leurs disponibilités.

Un coup de cœur ?

Une guitare à la mer, programme de 3 courts métrages d’animation venus de France, d’Uruguay et du Chili, à partir de 4 ans. Soit L’Arrivée des capybaras d’Alfredo Soderguit, Les Bottes de la nuit de Pierre-Luc Granjon, et Une guitare à la mer de Sophie Roze, qui sera présente et distinguera le gagnant du concours de la plus originale des cravates !

Propos recueillis par Marc A. Bertin

Informations pratiques

Les Toiles filantes,
du mardi 4 au dimanche 9 mars,
cinéma Jean Eustache, Pessac (33).