Jusqu’au 29 septembre, la galerie Champ Lacombe, à Biarritz, met à l’honneur sa vision du baroque à la faveur d’une impressionnante exposition collective qui se déploie jusque dans les Landes.
Baroque et Biarritz, une alliance qui fait sens ? Avant toute chose, il y a les définitions qui selon, le Larousse, se déclinent ainsi : se dit d’un style artistique qui s’est développé aux XVIIe et XVIIIe siècle, à partir de l’Italie, dans la plupart des pays d’Europe et d’Amérique latine ; se dit d’une tendance littéraire qui, au XVIIe siècle, par opposition au classicisme, donnait la primauté à la sensibilité ; se dit d’une esthétique qui a affecté la forme et le langage musicaux en Europe, entre 1580 et 1760 environ ; se dit parfois, dans le déroulement artistique de telle ou telle civilisation, d’une phase de liberté et de virtuosité que l’on entend opposer à une phase antérieure, classique ; qui surprend par son caractère inattendu, bizarre, ou par son comportement original, excentrique.
58 artistes à la noce à Biarritz
Il serait facile de résumer « Baroque » par la profusion des motifs et des médium ici présentés (installation vidéo, peinture, sculpture). Et les deux niveaux de la galerie biarrote, nichée à deux pas des Halles, sont effectivement « surchargés » au point que l’exposition a pris place dans un second site, à Sainte-Marie-de-Gosse, dans les Landes, dans une propriété.
La raison tient aussi au nombre impressionnant d’artistes ici convoqués, pas moins de 58 pour 90 œuvres ! Inutile de dresser la liste, elle donne le tournis, mais peut s’enorgueillir de compter notamment Elaine Sturtevant, Matthew Barney, Mike Kelley, Bas Jan Ader, et John Waters.
Petite échelle, pléthore et subversion
Placée sous le commissariat conjoint de Lucy Chadwick, fondatrice de la galerie, et Taylor Trabulus, curatrice collaborant notamment pour la Company Gallery de New York, « Baroque » joue habilement des correspondances entre les générations, chacune, à sa manière travaillant l’excès, flirtant parfois avec la frontière ténue entre kitsch et mauvais goût revendiqué tel un manifeste.
Loin d’un parcours dévolu à la tentation fantaisiste, la scénographie joue habilement de la petite échelle pour circonscrire cette proposition pléthorique, qui, sous certains atours légers, fait montre de réelle subversion.
Comme tout prisme, celui à l’œuvre a également la vertu de photographier un instant de son époque, capturant en l’occurrence le retour en grâce de la peinture. Ce qui constitue une plutôt bonne nouvelle.
Informations pratiques
« Baroque »,
jusqu’au vendredi 29 septembre,
galerie Champ Lacombe, Biarritz (64) et Sainte-Marie-de-Gosse (40) sur rendez-vous (05 59 22 91 27).