Les métiers d’architecte et de paysagiste représentent des débouchés ambitieux pour qui se soucie de la ville de demain, du point de vue de la conception ou la préservation des bâtiments ou du développement du végétal. En toile de fond pour chacun : l’indispensable développement durable.

Devenir architecte peut être un rêve d’enfant. Quand certains abandonnent critériums, compas et rapporteurs à l’adolescence, d’autres s’y accrochent avec l’envie de dessiner ce qui sera créé demain et d’imaginer sa conception dans un espace urbain global. L’École nationale supérieure d’architecture et de paysage (ENSAP Bordeaux), à Talence dans la banlieue bordelaise, prépare les nouvelles générations à découvrir ce métier aux applications multiples.

Pour tâter le terrain et préparer un parcours en toute conscience, l’école propose un socle commun de trois ans. Une licence qui pose les bases de la culture architecturale, de la conception aux étapes de développement d’un véritable projet. De son image d’Épinal, l’étudiant est ramené à une réalité concrète, mais aussi stimulante, qui permet d’affiner ses choix pour la suite des opérations.

Une pyramide rénovée

Le second cycle conduit vers l’obtention du diplôme d’État d’architecte (DE, niveau master). Entre recherche et séminaires sélectionnés spécifiquement, le futur professionnel taille son profil. Un travail sur l’urbanisme, l’histoire de l’architecture, les outils concrets (maquette, informatique) et les sciences et techniques associées (maths, géométrie, matériaux, approche des ambiances…) transforme les novices en acteur éclairé du milieu. Le développement durable est également devenu un enjeu à ce niveau d’étude, notamment sur l’existant à réhabiliter.

Les locaux de l’ENSAP Bordeaux bénéficient actuellement d’une profonde réhabilitation, dopée par le plan France Relance. Installé à Talence depuis 1973, l’établissement est reconnaissable par sa pyramide bientôt modernisée, améliorant la performance énergétique de l’ensemble du site. Comme un cordonnier désormais bien chaussé.

Le paysage subjectif

L’autre versant des écoles d’architecture est le paysage. Au croisement de l’environnement, de la sociologie et de l’étude de l’espace, le métier est en constant renouvellement, interrogeant son époque. Étroitement lié aux innovations technologiques, il reste néanmoins créatif car faisant intervenir la « subjectivité humaine », dixit l’ENSAP elle-même. Une subjectivité qui doit s’inscrire dans des politiques publiques et des enjeux sociaux avec, en point de mire, la création de la ville de demain.

L’ENSAP dispense un parcours de paysagiste depuis 1991. Tout commence par un cycle préparatoire d’études en paysage (CPEP). Le cursus peut se clôturer une première fois en trois années avec un diplôme d’études en paysage (DEEP) au grade de licence, d’ores et déjà professionnalisant. Si certains se réorientent alors vers des masters co-accrédités, avec l’université de Bordeaux notamment, d’autres entrent sur le marché du travail, tandis que le diplôme d’État (DEP) de niveau master est accessible sur cinq années. Mais des passerelles existent, car les étudiants peuvent aussi bien être tout juste bacheliers, bac+2 ou bac+3, intégrant l’école sur concours national.

Années riches de découvertes et de curiosités

Naturellement attachée aux valeurs de développement durable, la formation de paysagiste intègre des enseignements pluridisciplinaires : histoire du paysage, maîtrise des logiciels de conception et connaissance du végétal. Stages en entreprise, projets collectifs et conférences d’intervenants extérieurs parsèment des années riches de découvertes et de curiosités.

Une manière de préparer à la collaboration avec de nombreux corps de métier : architectes bien sûr mais aussi jardiniers ou urbanistes, entre autres. Tout autant attaché aux crayons qu’aux outils numériques, le paysagiste imagine et suit un projet jusqu’à sa réalisation dans un espace public ou privé.

Junkpage

Article issu de notre supplément Guide des Formations 2024 à retrouver en version PDF