Le Festival du film d’Histoire du 19 au 24 novembre regarde au-delà des Pyrénées, la péninsule ibérique en ligne de mire. Le cinéma pour mieux comprendre cet ailleurs si loin, si proche.
La Reconquista ? L’Inquisition ? Vasco de Gama ? Fernand de Magellan ? Hernán Cortés ? Miguel Cervantes ? Fernando Pessoa ? La Retirada ? Les 50 ans de la révolution des Œillets ? La nostalgie de la Movida ? Nombreuses, pléthoriques même, sont les entrées pour envisager l’Espagne et le Portugal, surtout depuis l’Aquitaine, région qui ne fait pas que partager une frontière naturelle, accueillant depuis l’Inquisition d’importantes diasporas, soumises aux soubresauts de l’histoire.
50 films et 35 rencontres
Royaumes aux empires coloniaux inégalables, terres du catholicisme superlatif, les deux pays ont aussi connu deux des pires dictatures du XXe siècle les plongeant dans un repli mortifère.
Avec pas moins de 50 films (de Manoel de Oliveira à Carlos Saura, de Ruben Alves à Luis Buñuel, de Pedro Almodóvar à Maria de Medeiros ; plus quelques pièces rapportées comme Anthony Mann ou Roland Joffé) et 35 rencontres, la 34e édition du Festival du Film d’Histoire (qui apparemment ne s’affiche plus international) tente d’appréhender cette corne d’Europe, tiraillée entre Méditerranée et Atlantique.
Les tables rondes, incontournables en l’occurrence, s’appuient sur les épaules des médias (Sud Ouest, Le Monde, L’Histoire, la revue Parlement(s)) le monde associatif (O Sol de Portugal, les Amis du Monde diplomatique) ainsi que les forces vives locales (IJBA, café économique de Pessac, Université Bordeaux Montaigne, Lettres du Monde).
L’énigme d’une vie
Attente particulière sur le film d’ouverture de la manifestation, mardi 19 novembre, à 18h30, au cinéma Jean Eustache : Marco, l’énigme d’une vie d’Aitor Arregi et Jon Garaño, présenté à la dernière Mostra de Venise, en sélection officielle.
Les cinéastes basques, qui ont réalisé ensemble Handia et, chacun de son côté, 80 jours et Une vie secrète, se penchent, sous la forme d’un thriller, sur une imposture stupéfiante et pourtant bien réelle, celle d’un homme charismatique, qui durant des années, a été le porte-parole de l’association espagnole des victimes de l’Holocauste, prétendant être un survivant des camps de concentration jusqu’à ce que l’historien Benito Bermejo ne se mette à enquêter sur les zones d’ombre de son passé…
Ribeiro Santos
Informations pratiques
Festival du Film d’Histoire,
du mardi 19 au dimanche 24 novembre,
Pessac (33).