Laurie Peret, Guillermo Guiz et Thomas Deseur sillonnent la Nouvelle-Aquitaine avec des spectacles pouvant dérider n’importe quel grincheux. Même potentiel humoristique mais théâtralisé pour Mohamed El Khatib.

Après un été indien à lézarder, malgré une météo farceuse, il est temps de sonner officiellement la rentrée humoristique en Nouvelle-Aquitaine. Et pour la reprise, ce mois d’octobre s’annonce chargé.

On commence la revue d’effectifs avec Thomas Deseur, trublion venu du Nord, qui joue son spectacle sobrement intitulé Bien. Depuis quelques années, ce fan du RC Lens, personne n’est parfait, a vu sa cote de popularité exploser après avoir intégré la troupe d’Amixem, créateur de contenus sur YouTube™ suivi par près de 9 millions d’abonnés à ce jour. Il déploie dans ces « vidéogrammes » de qualité un humour pince-sans-rire, centré sur des remarques cinglantes et toujours bien senties avec une bonne dose d’autodérision. Un art du rire qu’il pratique aussi sur scène, cette fois tout seul.

Mais pour parler de quoi ? De son contrat d’assurance bateau à la Matmut alors qu’il ne possède pas un tel engin, de lui, de nous, le tout avec un air légèrement gêné qui fait mouche. Surtout, il veut aider les spectateurs à répondre à une question essentielle : mais pourquoi diable ont-ils sacrifié leur soirée et payé un billet pour aller le voir ? Réponse sur scène.

Guillermo Guiz au sommet

Malgré la fin de l’été, revoici un Belge venant passer quelques jours dans le Sud-Ouest de la France. Pourtant, nulles vacances en vue pour Guillermo Guiz. « Le roi de la vanne », comme il se présente avec beaucoup d’autodérision dans une mini-série réalisée pour Canal+ en 2017, vient à Saint-Jean-d’Illac et Châtelaillon-Plage pour jouer son troisième spectacle, unanimement salué, La Formidable Ascension sociale temporaire de G. Verstraeten.

Forcé de remonter sur scène pour payer la note de gaz, Guy Verstraeten pour l’état civil belge en profite pour se livrer sur son changement de statut, lui qui est aujourd’hui devenu une tête d’affiche reconnue de la gaudriole francophone. Toujours aussi décapant, il explore aussi les thèmes de l’embourgeoisement moral qui guette et se demande, entre autres, si la hausse drastique du nombre de personnes voulant faire rire les autres n’est pas un symptôme d’une société qui va mal…

La crise de la quarantaine pour Laurie Peret

Elle, en tout cas, va de mieux en mieux. À l’heure de la quarantaine, Laurie Peret donne rendez-vous : À bientôt quelque part, titre explicite de son deuxième seule-en-scène. Elle y raconte sa vie bouleversée par une révolution majeure : la garde alternée. Une semaine détox avec sa fille et une semaine tox, une fois revenue toute seule. De quoi développer une légère schizophrénie.

Pour raconter ses nouvelles aventures, celle qui a participé à Mozart l’opéra rock continue d’appliquer une recette qui fait merveille, à savoir marier humour et musique. Armée de son piano électronique et d’un joli brin de voix qu’elle a travaillé sans relâche, notamment durant sa période RnB, Laurie Peret raconte les catastrophes du quotidien qui peuplent ses journées avec un détachement désarmant. Bonne nouvelle, elle reviendra à Bordeaux le 20 mars dans le cadre des Fous Rires de Bordeaux.

Mohamed El Khatib à la croisée des chemins artistiques

Mélanger les genres, c’est aussi la marque de fabrique du prolifique Mohamed El Khatib, auteur, réalisateur et metteur en scène fantasque qui confronte les arts pour proposer des créations toujours détonantes. Le revoilà avec Stand-Up, pièce où il s’attaque à cette drôle de fonction, celle de faire rire les gens en étant sur scène. Le but ? Mettre en lumière les codes dramaturgiques, l’histoire, l’art de la scène qui se cache derrière ces professionnels de la blague.

Pour ce faire, le metteur en scène convoque huit jeunes talents, lauréats d’un concours où ils devaient le faire rire avec une vidéo de deux minutes. Ils seront tous sur scène pour déployer leur univers personnel et, en même temps, participeront à la vision globale du metteur en scène visant ni plus ni moins qu’à raconter l’histoire de cet art, tout en restant le plus drôle possible. Tout un programme !

Guillaume Fournier

Informations pratiques

Bien., Thomas Deseur,
du mercredi 9 au jeudi 10 octobre, 20h30,
théâtre Femina, Bordeaux (33).

La Formidable Ascension sociale temporaire de G. Verstraeten,Guillermo Guiz,

vendredi 11 octobre, 20h30,
espace Quérandeau, Saint-Jean-d’Illac (33).

samedi 12 octobre, 202h30,
Scène Beauséjour, Châtelaillon-Plage (17).

À bientôt quelque part, Laurie Peret,

jeudi 24 octobre, 20h30,
L’Atrium, Dax (40).

vendredi 25 octobre, 20h30,
théâtre Femina, Bordeaux (33).

jeudi 20 mars, 20h30,
théâtre Femina (dans le cadre des Fous Rires de Bordeaux), Bordeaux (33).

Stand-Up, Mohamed El Khatib,

du lundi 4 au mercredi 6 novembre, 20h30, sauf le 5/11, 19h30,
La Coursive, La Rochelle (17).

Jeudi 7 novembre, 19h30, et vendredi 8 novembre, 20h30,
Théâtre La Coupe d’Or, Rochefort (17).