Jusqu’au 3 novembre, le Frac Poitou-Charentes, à Angoulême, présente » Efxaristo poli » la première exposition monographique consacrée à la plasticienne néo-aquitaine Lola Gonzàlez.
Née en 1988 à Angoulême, diplômée de l’école supérieure des beaux-arts de Lyon en 2012, désormais établie à Lisle, en Dordogne, Lola Gonzàlez développe un travail en profondeur sur la vidéo, le son et la performance.
Les pièces de cette plasticienne pluridisciplinaire ont été montrées en France — Villa Arson, Nice ; MAC, Lyon ; Centre Georges Pompidou et Palais de Tokyo, Paris — comme à l’étranger — MAAT, Lisbonne ; Centre de la photographie de Genève ; Belvedere21, Vienne.
Rétrospective dans sa ville natale
Récipiendaire du prix Meurice en 2016, l’ancienne pensionnaire de la Villa Médicis, à Rome, en 2018-2019, se voit honorée par une rétrospective dans sa ville natale, organisée par le Frac Poitou-Charentes. Cette sélection, portant sur un corpus réalisé depuis 2011, englobe notamment la vidéo Les Anges (2017) acquise par l’institution.
Première exposition assurée par Irene Aristizábal, la nouvelle directrice du Frac Poitou-Charentes, « Efxaristo poli » (merci beaucoup en grec) est un geste puissant, plutôt rare, envers une artiste relativement jeune.
Occupant tout le bâtiment, du rez-de-chaussée à la mezzanine, cette sélection, s’étendant entre 2011 et 2013, donne autant à voir qu’à entendre, emportant dans le même élan le regard et l’oreille vers une exploration, à la lisière du documentaire et du simulacre, d’espèces de communautés, liées certes par des actes mais, surtout, par un usage fascinant du chant, du borborygme et de l’onomatopée. Déroutante expérience, souvent renforcée par l’emploi facétieux du sous-titre, créant une nouvelle distorsion, si ce n’est le sentiment de découvrir un palimpseste.
Tribu d’hommes-lézards en transhumance
Et lorsque cette enseignante à l’école supérieure des beaux-arts de Bordeaux quitte la sphère domestique, elle fait montre d’une ampleur virtuose comme dans Les Anges (2017) ou Tonnerres (2022).
Tribu d’hommes-lézards en transhumance dans un paysage calciné ou rassemblement spontané de danseurs exorcisant l’après-cataclysme, il est toujours question de la force du collectif et d’un rapport cathartique à l’environnement le plus proche. Territoires personnels ou territoires du vivant, dans les deux cas, Lola Gonzàlez excelle à circonscrire tous les visages de l’intime.
Marc A. Bertin
Informations pratiques
« Efxaristo poli », Lola Gonzàlez,
jusqu’au dimanche 3 novembre,
Fonds régional d’art contemporain Poitou-Charentes, Angoulême (16).