Date unique inespérée à La Rochelle le jeudi 19 septembre pour l’hydre canadien Crack Cloud qui débarque avec son dernier tour de force Red Mile.

Sur le papier, l’histoire aurait pu tourner court. Un collectif, vaguement étudiant, échoué au mitan des années 2010, à Vancouver, Colombie-Britannique, mû par une envie, enfin plutôt un instinct de survie : faire de la musique pour sortir de la spirale de l’addiction

Ainsi posé, soit on cane, soit on finit born again. Ajoutez-y une armée de réserve — pour la scène, les vidéos, le bordel et la fraternité — et voilà Crack Cloud, sensation canadienne, qui, après deux EP, a mis le mundillo indie en effervescence avec Pain Olympics (2020), premier album réhabilitant au passage le solo de guitare, et devenu bande-son cathartique de la pandémie.

La pertinence des utopies

Deux ans plus tard, Tough Baby enfonçait le clou tout en mettant à nu l’édifice, du moins sa fragilité, concédant à qui voulait l’entendre la pression induite par le barnum des tournées. Une sincérité assez désarmante démontrant que si bienvenu soit-il, Crack Cloud ne boxait pas dans la même catégorie qu’une gloire nationale à laquelle il a toujours été loisible de le comparer : Broken Social Scene. Quelle paresse.

Depuis, alors que d’aucuns spéculaient sur sa longévité — les rumeurs allant bon train après le retour au bercail, à Calgary, Alberta, et quelques va-et-vient dans le line-up —, la formation revient avec Red Mile, recueil d’hymnes juvéniles en trompe-l’œil, et une signature inattendue sur l’étiquette Jagjaguwar (Angel Olsen, Bon Iver, Dinosaur Jr., Sharon Van Etten). Pour qui ne désespère et croit encore en la pertinence des utopies, Crack Cloud est votre ami.

Marc A. Bertin

Informations pratiques

Crack Cloud + Kokoko !,
jeudi 19 septembre, 20h,
La Sirène, La Rochelle (17).

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