Richard Hawley, le plus beau trésor de Sheffield pour une nuit seulement et en acoustique à la Rock School Barbey de Bordeaux ce mercredi 18 septembre. Leçon de classe en perspective.
L’indifférence polie à son encontre démontre, si besoin était, que le public français préférera hélas toujours les imposteurs. Guitariste majuscule, courtisé par les pop stars (Robbie Williams pour ne citer que lui), frère d’armes de Jarvis Cocker (leurs collaborations étincelantes chez Wes Anderson pour mémoire), auteur de 10 albums en presque 25 ans de carrière, Richard Hawley, vénéré en son pays, n’est malheureusement qu’un nom échangé sous le manteau de ce côté du Channel. Voilà, inutile de refaire l’histoire.
Majestueux répertoire
Qu’à cela ne tienne, le fan club ni aigri, ni snob (quoique), sera toujours prêt à partager ces disques plus essentiels que la majorité des wannabes à la mode du jour encombrant les classements. Ainsi, le récent In This City They Call You Love, qui, à la simple écoute de Do I Really Need to Know?, évoque la grâce éternelle du juvénile Ricky Nelson, période Imperial Records.
On pourrait égrener son majestueux répertoire, s’amuser à tisser les liens avec force figures tutélaires de Lee Hazlewood à Scott Walker en passant par Roy Orbison, mentionner sa fabuleuse compilation 28 Little Bangers from Richard Hawley’s Jukebox — publiée en 2023 chez Ace Records, aperçu mirifique de sa collection de 7 pouces, à garder proche de celle des archives des Cramps —, ses guitares somptueuses à pleurer, mais l’essentiel serait encore hors de portée.
Faut-il alors être anglais ? Qui sait ? « Tonight, the streets are ours/And these lights in our hearts they tell no lies. » ( Ce soir les rues sont nôtres/ et ces lumières dans nos cœurs ne mentent pas, en français dans le texte même si traduire c’est toujours trahir, NDLR )Rarement lu plus beau depuis Memphis, Tennessee.
Marc A. Bertin
Informations pratiques
Richard Hawley,
mercredi 18 septembre, 20h30,
Rock School Barbey, Bordeaux (33).