Rentrée bouillonnante en vue pour la structure alternative bordelaise Les Vivres de l’Art. Jessica Ballion-Ohana, directrice de projets culturels, précise l’étendue de ce domaine des possibles.
Expositions, soirées, collaborations avec des festivals… en cette rentrée et jusqu’à décembre, les Vivres de l’Art font le choix de l’éclectisme dans les propositions artistiques proposées. Est-ce un mantra du lieu ?
C’est une vraie volonté dans la direction artistique globale du lieu. Cela a toujours été l’ADN des Vivres de l’Art, fondés par Jean-François Buisson, lui-même artiste sculpteur. Il a toujours voulu amener une offre culturelle et artistique variée et mélanger les publics.
Nous ne voulons pas nous empêcher de montrer des choses différentes, ce qui donne une programmation volontairement éclectique, et ça ne changera pas. Nous voulons amener le public vers une ouverture à d’autres cultures, d’autres styles. Notre ambition est de fédérer un public curieux avec des propositions, autour desquelles il ne serait pas forcément venu, et amenant à la découverte.
Le dénominateur commun à tous les événements aux Vivres de l’Art, c’est un accueil avec chaleur, sans prétention, avec l’amour de l’art et de la culture. Dans une volonté de convivialité et d’inclusivité.
Tous les publics ne sont pas aussi téméraires…
La difficulté majeure est d’arriver à attirer les gens, indéniablement. Mais, une fois ce pas franchi, nous n’avons que des retours positifs. Par exemple, nous avons organisé une soirée à la Saint-Valentin en convoquant des autrices érotiques avec des lectures. Les retours ont été enthousiastes alors que beaucoup sont un peu venus à reculons. Il faut juste arriver à créer le déclic nécessaire pour que les gens sautent le pas.
Lieu historique et vivant, comment se placent les Vivres de l’Art dans le paysage culturel bordelais ?
Nous sommes un lieu historique par deux dimensions. D’abord, le lieu en lui-même est classé monument historique. Il s’agit des anciens magasins des vivres de la marine, un patrimoine datant du XVIIIe siècle. Ce passé se reflète aussi dans notre nom. Ensuite, cela fait plus de dix ans que nous sommes là, que nous portons des projets, que nous accueillons des associations… Ce n’est pas rien pour un lieu indépendant !
Nous sommes un lieu d’accueil et de refuge, où les collectifs indépendants qui ont des beaux projets peuvent s’exprimer. Ce qui nous anime, c’est l’émergence des propositions différentes, ambitieuses, dans lesquelles nous croyons. Nous nous plaçons comme un partenaire. C’est le cas en cette rentrée avec le festival Isulia, le collectif La Sueur… Il y a aussi le festival Au-delà de la Lune avec deux collectifs la Maison de La et les Fiancées de la Lune les 12 et 13 octobre.
Il y a aussi un volet de résidence artistique avec Robert Keramsi ? Est-ce une envie d’affirmer les Vivres de l’Art comme lieu de création ?
Nous avons l’ambition de développer nos résidences artistiques. Nous avons déjà un logement indépendant pour les artistes. Nous proposons la mise en place d’ateliers et ensuite une exposition pour montrer et partager leur travail. Nous voulons mettre au cœur du site la pratique des arts plastiques, sans fermer la porte à des propositions musicales, littéraires etc.
Propos recueillis par Guillaume Fournier
Informations pratiques
Les Vivres de l’Art,
Bordeaux (33).