Irrésistiblement indie pop, le quatuor bordelais Moloch/Monolyth défend sur scène en région un deuxième album à la fois intime et puissant.
La barre oblique témoigne de l’état de la mode typographique en 2010, l’année où Michael Martin s’empressa de baptiser son projet pop sur MySpace. Le Moloch vient de Howl, poème beat halluciné d’Allen Ginsberg (avec Pretty Mary Dies, son groupe hardcore metal de l’époque, il avait coutume d’en utiliser un sample en intro).
Le mot Monolyth, il l’a pêché dans les paroles du morceau Youthless de Beck, sur l’album Mutations, l’assortissant involontairement d’un y fautif. Voilà pour ce curieux nom à la curieuse graphie. Une autre curiosité de Moloch/Monolyth est la grosse caisse, jouée au pied par Michael, chanteur et guitariste, le reste de la batterie étant confié à la chanteuse Ita, qui joue debout… Un héritage des années de construction, quand, pour intégrer le groupe, « être un pote » était un critère plus déterminant que « maîtriser son instrument ».
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Comparaison avec Arcade Fire
Dorénavant stabilisée en quatuor, la formation est complétée par Tony à la guitare et Alex au synthé, une tête connue qui n’est autre que le binôme de Michael au sein du duo Équipe De Foot.
Des comparaisons à Arcade Fire ou The Bewitched Hands avaient salué l’énergie contagieuse du folk rock du premier album. « Notre grosse influence, pour ce deuxième album, aura été les Pixies », prévient Michael. Enregistré à Bègles, au studio Cryogène (« Oui, l’ancien studio de Noir Désir… On n’a pas connu cette époque-là, mais tout le monde nous le rappelle »), l’album sort ce printemps, intitulé How Strange It Is To Miss You When You’re Right Here Next To Me – « comme si j’avais voulu placer tous les mots de mon dictionnaire d’anglais dans mes paroles », ironise volontiers Mika quand on pointe du doigt sa générosité lexicale.
Malgré un planning de sorties déjà fort chargé, la pertinente maison de disques paloise À Tant Rêver Du Roi a craqué à l’écoute des bandes finalisées et a incorporé in extremis Moloch/Monolyth à son catalogue. Pour évoquer le premier single I Will Leave You All At Once, le label évoque la « noise nineties » et, de façon générale, sans mentir sur le contenu, formule la promesse d’une « explosion pop irrésistible ».
Guillaume Gwardeath
Informations pratiques
Moloch/Monolyth + Gablé,
jeudi 23 mai, 20h30,
La Ferronnerie, Jurançon (64).
Moloch/Monolyth + Cash Savage,
mercredi 19 juin, 20h30,
Krakatoa, Mérignac (33).
Moloch/Monolyth + Astéréotypie,
vendredi 15 novembre, 20h30,
Le Florida, Agen (47).