Taylor Kirk, alias Timber Timbre, son splendide Lovage sous le bras, revient en formule trio à Cenon puis La Rochelle. Deux rendez-vous immanquables.
Fermez les yeux. Imaginez Dean Stockwell dans son tuxedo moiré, teint crayeux et fume-cigarettes, face à Dennis Hopper transi. Substituez In Dreams de Roy Orbison par Hot Dreams de Taylor Kirk. Voilà. On a beau glosé sur la dimension « lynchienne » à l’œuvre dans les chansons de l’Ontarien Timber Timbre, il s’en dégage indéniablement une atmosphère aussi vénéneuse que capiteuse.
Une musique vieille de mille ans, composée entre chien et loup, par un ancien ouvrier agricole qui aurait écouté en boucle Pledging My Love de Johnny Ace, reclus dans une cabine en bois au cœur de l’hiver…
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Aura de mystère autour de Timber Timbre
Sur la pochette du récent Lovage, le baryton pose torse nu dans un salon sans âge, renforçant l’aura de mystère d’une silhouette inquiétante, front dégarni, cheveux blancs ramenés en arrière, moustache, casquette de trucker ; tueur en série digne des pires cauchemars des années 1970.
Fausse route. Les nominations domestiques (prix Polaris et Juno) démontrent que, depuis son troisième album en 2009, Timber Timbre compte bel et bien dans le milieu et sait très bien s’exporter ; sa lune de miel avec la France par exemple, où Sincerely, Future Pollution a été enregistré au studio La Frette.
Après six ans d’un relatif silence, occupé à produire, Kirk est de retour aux affaires, citant à qui veut bien l’entendre les influences conjuguées de Leonard Cohen et de Brian Wilson. Bien étrange affaire, l’humeur évoquant plutôt un Scott Walker perdu dans un palais de glace tandis qu’un transistor diffuserait un programme de reprises de Throbbing Gristle par Steely Dan. Grandiose.
Marc A. Bertin
Informations pratiques
Timber Timbre + Dino Brandão,
jeudi 2 mai, 20h30,
Le Rocher de Palmer, Cenon (33).
Timber Timbre,
vendredi 3 mai, 20h,
La Sirène, La Rochelle (17).