Aller direct pour Bamako — via Londres — depuis Brive-la-Gaillarde et Saint-Médard-en-Jalles avec la prêtresse malienne de l’afropop Fatoumata Diawara.
Résumer le parcours hors norme d’une des plus grandes voix actuelles de la musique malienne en 250 mots relève de l’impossible, mais tentons : débuts très remarqués dans le cinéma, tournées en France avec la troupe Royal de Luxe, premiers pas en tant que chanteuse dans des cafés-concerts avant des rencontres décisives avec Dee Dee Bridgewater, Oumou Sangaré et Matthieu Chedid, jusqu’à des scènes partagées avec Sir Paul McCartney ou David Crosby…
Fatoumata Diawara, une artiste engagée
Un conte de fées à contraster : c’est pour fuir un mariage forcé qu’elle se réfugie en France à 19 ans ; elle reste cependant viscéralement attachée à sa langue natale, le bambara, dans laquelle elle écrit toutes ses chansons. Bosseuse acharnée, elle poursuit sa carrière de comédienne tout en sortant trois albums entre 2018 et 2023, et se révèle artiste engagée, dénonçant l’excision, l’occupation de son pays par les djihadistes ou les victimes de la traite humaine en Lybie.
Feats de légende
Cerise sur le gâteau de ce parcours (du combattant) sans faute, son quatrième et dernier album en date, London Ko (contraction de London et Bamako) est sûrement son meilleur à ce jour ; sur les arrangements malins et lumineux du patron Damon Albarn (Blur, Gorillaz, The Good, the Bad & the Queen…), « Fatou » déroule sur 14 titres son savant mélange de blues saharien, d’afropop et de folk wassoulou, magnifié par des apparitions d’Angie Stone, -M-, Roberto Fonseca ou le Brooklyn Youth Chorus. Mais c’est sur scène, en formule quintette cette fois, que la grande dame déploie toute sa magie et son magnétisme.
Benjamin Brunet
Informations pratiques
Fatoumata Diawara
jeudi 14 décembre, 20h,
Théâtre de Brive, Brive (19).
samedi 16 mars, 20h30,
scène nationale Carré-Colonnes, Saint-Médard-en-Jalles (33).