Ni avant-garde, ni jazz, ni rock, la formation australienne The Necks distille une formule musicale unique, tout autant que son précieux passage pictavien au Confort Moderne à Poitiers.
Né de la rencontre entre Chris Abrahams (piano, orgue Hammond), Lloyd Swanton (basse) et Tony Buck (batterie), à Sydney, en 1987, The Necks constitue une singularité australienne.
Soit un line up aussi immuable que la méthode à l’œuvre depuis 18 albums : une musique profondément envoûtante, faussement simple, née d’un seul motif rythmique, qui devient le ferment d’une lente maturation où l’auditeur ne sait si le minimalisme le dispute à l’ambiant, le mantra à la transe.
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Fervents adeptes de pièces longues
Loin de la tentation new age au rabais, The Necks louvoie entre Tony Conrad, La Monte Young et un je ne sais quoi de kraut, du moins sur le versant d’un drumming motorik tout en souplesse.
Fervents adeptes de pièces longues, se déroulant tels des pythons repus de soleil et de gibier, ces virtuoses, tout sauf démonstratifs, ont également moult projets parallèles, qu’ils soient ou non en solitaire. Et si cela n’était pas suffisant à leur aura, ils ont publié sur Ideologic Organ, l’exigeante étiquette de Stephen O’Malley, drone master de Sun o))), et leur plus grand fan s’appelle Michael Gira, leader à vie de Swans…
La belle franchise de The Necks
Vertige du principe répétitif au service de subtiles progressions harmoniques, cette musique n’a jamais menti sur sa nature ; le groupe faisant montre d’une belle franchise sur son projet, ainsi résumé par le titre de leur album Piano, Bass, Drums (1998), faux manifeste mais véritable ligne de conduite.
Avec Travel, publié en début d’année, The Necks a levé un coin du voile de sa « routine » : un exercice d’improvisation de 20 minutes pour démarrer chaque session studio. Pour autant, la magie opère. Intacte.
Marc A. Bertin
Informations pratiques
The Necks,
mardi 28 novembre, 20h45,
Le Confort Moderne, Poitiers (86).