Jeudi 9 novembre, direction la scène corrézienne Des Lendemains Qui Chantent, à Tulle, où le trop discret Éric Chenaux vient délivrer un nouveau récital/tour de chant absolument immanquable.
On se demande parfois ce qui peut bien manquer à un artiste pour ne pas connaître une plus grande exposition, une plus grande reconnaissance. Ainsi va l’histoire de la musique, longue procession de talents sous-estimés de leur vivant ou même à titre posthume.
Pilier ontarien de la scène improvisée/indépendante de Toronto, Éric Chenaux s’est frotté le cuir et a usé ses doigts au sein de formations dès la fin des années 1980 avant de réellement s’émanciper en 2006 en signant pour le compte de l’étiquette Constellation Records.
Discret virtuose
Fidèle à l’écurie montréalaise, sur laquelle il a publié 7 albums, ce discret virtuose a su également nouer de belles amitiés : Éloïse Decazes (moitié d’Arlt), Norberto Lobo, The Draperies, Drumheller, Nightjars, The Guayaveras, The Allison Cameron Band… sans omettre ses liens avec certains camarades tels Sandro Perri ou Thee Silver Mount Zion Orchestra. Toutefois, que sa maîtrise de la guitare ne fasse oublier le chanteur qui écrit autant qu’il improvise en direct avec sa voix de tête.
En 2019, à l’occasion de la sortie de Slowly Paradise, le Canadien, désormais résident en France, se confiait au micro de France Culture : « J’adore les mélodies et j’aime également improviser, expérimenter avec des mélodies. J’aime l’idée d’être entre les choses, de ne pas choisir entre la mélodie et l’improvisation, ça me permet de jouer devant des publics différents. En fait, j’aime la musique pop, c’est une musique dans laquelle il n’y a pas trop d’improvisation, et j’aime chanter comme si c’était de la pop et jouer en improvisant. »
Et l’on songe à Arthur Russell. Décidément.
Marc A. Bertin
Informations pratiques
Éric Chenaux,
jeudi 9 novembre, 18h,
Des Lendemains Qui Chantent, Tulle (19).