À Niort, la villa Pérochon, centre d’art photographique d’intérêt national, nous entraîne dans « Les vies secrètes de l’ordinaire » en compagnie de Magali Lambert, membre de l’agence VU’.

Magali Lambert opère des métamorphoses. « Partir d’une matière non noble, d’une matière délaissée et pouvoir l’amener ailleurs », c’est ce à quoi s’attache cette plasticienne née en 1982 dont le travail croise le dessin, la sculpture, l’écriture, sans oublier la photographie.

C’est lors de sa formation à l’école des arts décoratifs de Paris que la jeune femme se passionne pour ce médium. Dans l’atelier du photographe Michel Zoladz, elle découvre la magie du développement argentique. Sortie diplômée en 2006, Magali Lambert se livre à différents jobs alimentaires avant d’être nommée membre résidente de la Casa de Velázquez (Académie de France à Madrid) pour l’année 2012-2013.

Gagner en « préciosité » à la villa Pérochon

Une étape décisive dans son parcours. Là, elle commence à travailler avec les rebuts de la société qu’elle glane, récolte et rapporte dans son atelier madrilène pour engager des associations entre objets naturels et objets manufacturés.

Un écho à ces microcosmes en vogue au XVIe siècle comme elle l’explique dans un entretien accordé à Brigitte Patient dans Question d’images1. « Au temps des cabinets de curiosités, le mélange d’un élément naturel et d’un élément artificiel créait ce qu’on appelait des merveilles, des mirabilia : des objets extrêmement précieux dont les collections très confidentielles étaient l’affaire des nobles et des érudits. Dans mes associations, j’essaie de faire en sorte que ces formes de natures différentes se parlent mais également qu’elles gagnent en préciosité. »

Ces transports raffinés, teintés d’onirisme, Magali Lambert les élabore dans une technique qui lui vient de la photographie de haute joaillerie, métier qu’elle a exercé, parmi d’autres, après ses études. À la Villa Pérochon, certaines de ces photographies réalisées en Espagne rencontrent une série de rêveries à domicile réalisée au quotidien lors du confinement, ainsi qu’un ensemble sur l’animalité, lui aussi, catalyseur d’imaginaires.

Anna Maisonneuve

Informations pratiques

« Les vies secrètes de l’ordinaire », Magali Lambert,
jusqu’au samedi 21 octobre,
Villa Pérochon-CACP, Niort (79).

  1.  Une série vidéo documentaire diffusée sur la chaîne YouTube de la Villa Pérochon – CACP.

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