Sous la houlette de François Loustau, avec Maxi 5 – en attendant les vagues, cinq artistes de la région déploient une douzaine d’œuvres dans la forêt de Labenne, avec, en toile de fond, la fragilité de notre écosystème et l’urgence climatique.
Après « L’esprit du jeu », « Vers l’infini », « Du vent dans les dunes » et « Beau Futur », la cinquième édition de MAXI s’accompagne cette année du titre « En attendant les vagues ». Un clin d’œil aux plaisirs de la glisse, saupoudrés de scenarii plus sombres comme le confie François Loustau, le directeur du futur pôle dédié aux arts visuels de Labenne.
« Il y a pas mal de surfeurs par chez nous. Attendre, c’est une posture qui fait partie du jeu. Mais les vagues peuvent aussi être dystopiques au regard du réchauffement climatique qui affecte et aggrave les risques de submersions marines. En attendant que de tels événements arrivent et nous submergent, on peut toujours s’interroger sur nos attitudes et essayer de réorienter nos actions. »
C’est ce à quoi nous convient les fictions proposées par les cinq artistes dans le Théâtre de Verdure de Labenne. Certains, à l’instar de Béatrice Darmagnac, sont engagés dans une réflexion environnementale au long cours. Installée entre Condom et Mimizan, cette plasticienne, née en 1972, a créé pour l’occasion quatre pièces. Parmi elles, Planquette, un grand cocon en suspension entre les arbres qui fournit un refuge pour se reposer à l’écoute du chant des oiseaux, et Golden Roots, œuvre consistant à recouvrir de feuilles d’or les racines visibles des arbres qui font surface à cause de l’érosion.
Armure sur mesure pour les pins des Landes
Ce dialogue avec la nature se prolonge chez Louisa Raddatz avec son armure pour végétal comme chez le sculpteur Christophe Doucet avec son lièvre monumental de plus de 4 mètres de haut. Ce dernier s’accompagne d’une autre sculpture animale, taillée dans un vieux platane, qui offre un antre où s’asseoir et s’enivrer de ses senteurs sylvestres.
Cette invitation à se réconcilier avec l’esprit des forêts se poursuit avec Pablo Gosselin. Installé à Saint-Geours-de-Maremne, ce plasticien alchimiste a initié une coopération avec les taupes. Leurs taupinières qui contrarient d’ordinaire les jardiniers alors qu’elles se révèlent très bénéfiques pour le drainage du sol, Pablo Gosselin en a réalisé des moulages colorés qui dessinent sur les hauteurs du site une constellation bleue. Céleste et aquatique, tout comme le banc de sardines de Laurent Terras qui s’agite en hauteur, sous le vent.
Anna Maisonneuve
Informations pratiques
« MAXI # 5 – En attendant les vagues »,
jusqu’au jeudi 31 août,
Théâtre de Verdure, Labenne (40).