Sans concession, The Psychotic Monks est en concert à Bordeaux et Poitiers. Dans la foulée de leur troisième album Pink Colour Surgery, les quatre gouapes de Saint-Ouen s’en vont écumer les salles avec deux salutaires étapes à Poitiers puis Mérignac.
✏️ Marc A. Bertin
⌛5 minutes
The Psychotic Monks : un groupe inclassable
Punk ? Post-punk ? Art rock ? Stoner ? Psyche ? No wave ? Free ? Outer rock ? Expé ? Garage ? Inutile de vouloir réduire cette formation à une appellation évoquant les riches heures du digging chez un disquaire digne de ce nom. Depuis plus de 7 ans, le groupe s’amuse avec gourmandise à déjouer son petit monde, de la presse au public, des programmateurs aux jaloux. À vrai dire, cette attitude nullement crâneuse fait plaisir dans une époque ne souffrant plus la moindre aspérité, tout engagée à gommer la moindre aspérité au profit de sujets et d’expressions immédiatement identifiables…
Eux n’en font qu’à leur tête, loin du plan média ou de carrière. Preuve en est : aucun leader, merde aux couplets/refrain et, histoire de semer plus encore le trouble, leur page Facebook indiquait Francis Bacon comme principale influence ; sauf que de qui parle-t-on ? Du philosophe londonien pionnier de la pensée scientifique moderne ou bien du peintre dublinois aux légendaires triptyques ? Et que dire lorsqu’ils citent un énigmatique « post-George Orwell » pour définir leur genre.
Révision de la solide discographie du groupe
Alors, plutôt que de sombrer dans de vaines spéculations et autres hypothèses dénuées du moindre intérêt, autant et surtout écouter la discographie, entamée avec Silence Slowly and Madly Shines (2017), faire-part ad hoc qui suscite aussitôt le vif intérêt de deux étiquettes : la bordelaise, Vicious Circle, et FatCat Records de Brighton. Rien que ça !
Deux ans plus tard, Private Meaning First enfonce le clou avec sa structure en deux chapitres et épilogue. Le combo, fort en studio, ne fait pas pâle figure sur scène. Loin de là ! La tension perceptible sur chaque disque prenant une allure plus électrique encore, sans concession. Un sacré maelström radical dénué de toute pose. Hors de France, cocorico !, The Psychotic Monks séduit sur la foi de son énergie stupéfiante et de son enthousiasme à jouer sans la moindre réserve.
Avec Pink Colour Surgery, en bac depuis le 3 février, le quatuor est allé se frotter au savoir de Daniel Fox, émérite bassiste de Gilla Band — le meilleur groupe irlandais contemporain au monde. Une filiation qui tombe évidemment sous le sens tant les affinités sont présentes et que le produit de ces fertiles sessions provient d’un long travail d’improvisations.
Maintenant, vous savez ce qu’il vous reste à faire : voir du beau ou décrépir dans votre ignorance.
Informations pratiques
The Psychotic Monks + Rank-O
Mercredi 8 mars, 21h, Le Confort Moderne, Poitiers
The Psychotic Monks + Cosse
Jeudi 9 mars, 20h30, Le Krakatoa, Mérignac