RAP – Novembre s’annonce bien fat en concerts rap dans la métropole bordelaise. Focus sur cinq d’entre eux, où aller se réchauffer entre deux raclettes.

Ziak, le roi de la drill au Rocher de Palmer

On commence par Ziak, qui se produit au Rocher de Palmer le 3 novembre. Auteur de l’album Akimbo, publié fin 2021, le rappeur s’est imposé très vite comme l’un des rois de la drill française, avec son visage caché, ses morceaux hyper-dynamiques, ses histoires sombres de règlements de comptes au couteau et ses gimmicks. Super-mystérieux (il n’a jamais donné d’interview), on n’a aucun doute sur le fait qu’il se livrera sur scène et donnera de sa personne. Car à l’image de ses clips, l’auteur de Rhum et machette semble mettre un point d’honneur à renvoyer une image soignée et travaillée de lui-même. Et il n’y a aucune raison que ses prestations scéniques ne dérogent à la règle.

Ziak – Rhum & Machette

Youssoupha, 15 ans de flow et d’écriture

On continue au Rocher de Palmer avec Youssoupha, le 16 novembre. L’occasion pour lui de défendre son dernier album Neptune Terminus, opus dans lequel il se met à jour musicalement, tout en gardant les qualités de sa plume « d’ancien du rap », lui qui a désormais 43 ans (« j’ai des instrus à la Zola, l’écriture d’Émile Zola », lâche-t-il dans le très bon Solaar pleure). On l’entendra également rapper les quelques tubes qui l’ont fait connaître du grand public (On se connaît, Dreamin), mais aussi et surtout les classiques du rap français qu’il a sortis au prime de sa carrière, au début des années 2010, comme Espérance de vie et L’Effet papillon, ou encore Éternel recommencement, le morceau qui l’avait révélé et fait l’effet d’une bombe dans le monde du rap à sa sortie en 2005.

Youssoupha – Solaar Pleure

Isha dit la vérité, à la Rock School Barbey (date annulée)

Le lendemain, direction la Rock School Barbey, pour aller écouter Isha. Le Belge vient défendre son premier album, Labrador bleu ; titre qui fait référence à une des couleurs que l’on peut choisir pour le marbre de sa pierre tombale (tout un programme). Ce bel opus arrive après une série de trois EP (La vie augmente volume 1, 2 et 3) salués par la critique et qui l’ont révélé aux yeux du public rap, puis un dernier EP dont le nom – Faites pas chier j’prépare un album – est plutôt explicite… Si vous aimez les histoires d’anciens dealers repentis, teintées d’introspections et de vérités crues (« J’ai l’air heureux quand je monte sur scène, c’est grâce aux antidépresseurs », rappe-t-il dans l’excellent Au grand jamais), foncez, c’est fait pour vous.

Isha – Au Grand Jamais

Orelsan, le super saiyan, à l’Arkéa Arena

Autre salle, autre ambiance le 19 novembre. C’est à cette date que la désormais superstar Orelsan a décidé de se rendre à l’Arkéa Arena de Floirac dans la foulée de sa dernière livraison, Civilisation. Porté notamment par l’impressionnant L’Odeur de l’essence, l‘émouvant Jour meilleur, le festif Du propre ou encore le très (trop ?) pop La Quête, ce quatrième album solo est devenu disque de diamant (500 000 exemplaires vendus) en seulement 161 jours, ce qui fait de lui le disque de diamant le plus rapide de l’histoire du rap français. Outre Civilisation, on devrait également entendre les meilleurs morceaux de ses albums précédents, de San à Notes pour trop tard, en passant par Raelsan et Suicide social ou encore Jimmy Punchline et Peur de l’échec pour les fans de la première heure. Et, visiblement, le rappeur de Caen a tellement de succès à Bordeaux qu’il a dû rajouter une deuxième date le 21 novembre ! Malgré ces deux dates rapprochées, on a la certitude que l’on peut compter sur le meilleur rappeur de France sur scène pour assurer le spectacle. Ça sera aura également l’occasion de profiter, en live, la réédition de Civilisation, fraichement sortie fin octobre.

Kery James, tout en acoustique au Théâtre Femina

Le 25 novembre, c’est au tour de Kery James de débarquer à Bordeaux. Et non pour se produire dans une des salles de concert habituelles, mais au Théâtre Femina. La raison ? L’ancien membre de la Mafia K’1 Fry a souhaité faire une tournée assez atypique : accompagné de Pierre Caillot, aux percussions, et de Nicolas Seguy, aux claviers, le rappeur a décidé de réinterpréter ses meilleurs morceaux de façon acoustique. Alors, quoi de mieux qu’un théâtre pour accueillir cette tournée baptisée « Le poète noir », en référence à son nouvel album ? Entendre Banlieusards, Lettre à la République, Vivre ou mourir ensemble ou Constat amer, en acoustique et dans un tel endroit, il y aura de quoi avoir des frissons.

Kery James – Lettre à la République

Clément Bouillé

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